Scandale à l'IGS : l'opposition dénonce

Selon Le Monde, l'IGS aurait falsifié une procédure de 2007, pour nuire à des fonctionnaires de la préfecture de police de Paris.
Selon Le Monde, l'IGS aurait falsifié une procédure de 2007, pour nuire à des fonctionnaires de la préfecture de police de Paris. © MAX PPP
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La responsabilité de Claude Guéant dans l'affaire des trucages à l'IGS est pointée du doigt.

Réactions en cascade après les révélations du Monde sur les manipulations de "la police des polices". Selon le quotidien du soir, l'Inspection générale des services (IGS), aurait falsifié une procédure de 2007, année de l'élection présidentielle, pour nuire à des fonctionnaires de la préfecture de police de Paris, jugés trop proches du PS.

La préfecture de police de Paris à très vite démenti ces accusations, les qualifiant d'"allégations infondées". Même son de cloche du côté du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, pour qui ces révélations se basent "sur la foi d'informations tronquées, de pièces de justice partielles, on instruit un procès public".

Claude Guéant "est au cœur" de l'affaire

Mais ce "scandale judiciaire" a fait des vagues à gauche. Pour le député PS Bruno Le Roux, un porte-parole de campagne du candidat socialiste à la présidentielle, Claude Guéant "est au cœur" de cette affaire.

"J'ai totalement confiance dans la police et dans l'Inspection générale des services (IGS). Quand des opérations ont été montées comme cela, cela veut dire qu'il y a eu désordre et, où que l'on remonte dans cette affaire, il y a un nom, c'est Claude Guéant", a assuré Bruno Le Roux.

Le président du groupe PS au Sénat, François Rebsamen, a lui aussi évoqué l'éventuelle implication de Claude Guéant dans cette affaire. "Le ministre de l'Intérieur a sûrement des informations intéressantes vu qu'il était alors le secrétaire général du 'patron'", Nicolas Sarkozy, une fois celui-ci installé à l'Elysée, selon le sénateur-maire de Dijon.

Quid de Nicolas Sarkozy ?

Et d'évoquer, sans le nommer, Nicolas Sarkozy dans cette affaire. Les faits se sont en effet déroulés alors que le chef de l'État était ministre de l'Intérieur, avant d'être président.

"Où est le niveau de responsabilité dans le déclenchement de cette manipulation? Est-ce le fait de directeurs de services zélés qui ont cru bien faire pour faire plaisir au patron? Qui était le patron au ministère de l'Intérieur à l'époque? Est-ce que ça s'est passé au niveau subalterne? Je l'imagine mal", a estimé François Rebsamen.

Bayrou pour une "justice impitoyable"

Daniel Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur socialiste, estime que cette affaire remet en cause la crédibilité des différentes instances des services de police. "C'est l'IGS quand même, ce n'est pas n'importe qui. C'est un grand corps. Comment voulez-vous que les policiers aient confiance en eux ?", a-t-il commenté.  Elle "n'a plus sa place dans cette forme. Faut-il plusieurs collèges (de contrôle), avec des magistrats par exemple ?", s'est-il interrogé.

"Des policiers intègres ont connu l'humiliation de la garde à vue (...). Les faits [évoqués par Le Monde] sont graves (...), terribles, car la police doit être au service de la Nation, pas au service d'un camp" a déclaré à l'Assemblée, Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national à la sécurité du PS, cité par Le Monde.fr.

Pour sa part, François Bayrou, le candidat MoDem à la présidentielle a déclaré mercredi que la justice devait être "impitoyable" si les faits étaient avérés. "C'est un problème de confiance pour la société toute entière : vous avez une police, il faut avoir confiance en elle (...) Quand la police des polices est elle-même soupçonnée, alors c'est à la justice d'intervenir sans faiblesse", a déclaré le candidat centriste.