"Renoncer à la partie qui dépasse les 9.500€"

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Eric Woerth a défendu mollement Christine Boutin, l’invitant à revoir ses revenus à la baisse.

Lentement mais sûrement, le gouvernement lâche Christine Boutin face à l’écho rencontré par cette affaire. Mercredi, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel s’était pourtant montré d’une solidarité sans faille, déclarant : "c'est une mission, c'est un travail et à tout travail correspond une rémunération. La rémunération, elle correspond je crois à l'équivalent d'une rémunération d'un haut fonctionnaire. Donc je ne vois pas ce qu'il y a de scandaleux".

Mais d’autres membres du gouvernement se sont montrés plus critiques jeudi matin. Certes, le ministre du Travail Eric Woerth a tenu à être solidaire de son ancienne collègue de gouvernement, mercredi sur Europe 1 : "Christine Boutin est une femme honnête, Christine Boutin est une femme sérieuse, sa carrière le montre, donc je ne voudrais pas qu’on tombe dans cette polémique aussi violente et aussi cruelle".

"Ce n’est pas une mission bidon, c’est une vrai mission sur un vrai sujet qui se pose", a-t-il poursuivi, avant d’ajouter : "Ce n’est pas facile non plus pour une personne d’être exposée comme cela".

"Renoncer à la partie qui dépasse les 9.500 euros"

Mais Eric Woerth s’est montré au fur et à mesure de l’entretien plus réservé dans son soutien, précisant qu’il "faut être exemplaire". "J’ai remarqué que c’est très mal perçu, certainement à juste titre", a-t-il notamment reconnu.

Le ministre du Travail en a tiré les conséquences et a ajouté : "je vais demander à Christine Boutin de prendre en compte cette polémique pour au fond renoncer à la partie qui dépasse les 9.500 euros, c’est-à-dire de faire du cumul entre sa pension de retraite et la rémunération qu’elle a".

"La question c’est la rémunération. Tout cela est légal mais je pense que cela nous amène à deux remarques : la première c’est de rendre non cumulable la retraite de parlementaire et une rémunération publique liée à une fonction publique. Je pense que cela, c’est légal, nous pouvons le rendre illégal et l’empêcher", a poursuivi le ministre.

Cette polémique "fera progresser les choses"

Eric Woerth semble même déceler des vertus dans cette affaire, considérant que "si elles (ces polémiques) font progresser les choses, tant mieux. Celle-ci fera progresser les choses".

"On va chercher, chaque fois qu’il n’y a pas d’exemplarité, à réduire cela", a-t-il ajouté, avant de préciser : "Je vois tout à l’heure le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat pour parler de la retraite des parlementaires".

"Publions la liste des personnalités" missionnées

Une autre ministre s’est montrée encore moins solidaire de Christine Boutin : "Cette question des missions, de manière générale, justifierait une plus grande transparence", a estimé Valérie Pécresse sur Canal+, qui a conclu :"Publions la liste des personnalités à qui on confie des missions, publions aussi les avantages qu'on leur donne". Drôle de manière de soutenir son ancienne collègue de gouvernement.

Christine Boutin doit-elle renoncer à une partie de ses rémunérations ou abandonner sa mission ?