Raoult : "Ben Ali était un progressiste"

Eric Raoult a défendu le bilan du président déchu Ben Ali.
Eric Raoult a défendu le bilan du président déchu Ben Ali. © REUTERS
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Le député-maire UMP du Raincy, en Seine-Saint-Denis, défend le bilan de l’ex-président tunisien.

Alors que la classe politique française s’est félicitée dans son ensemble du départ du président tunisien Ben Ali le 14 janvier dernier, Eric Raoult a brisé cette belle unanimité vendredi matin. Le député-maire du Raincy, également membre du groupe d’amitié France-Tunisie à l’Assemblée nationale, a défendu le bilan de l’ex-dirigeant, renversé par la Révolution de jasmin.

"Il ne faut pas oublier que Ben Ali, c’était un progressiste", a osé l’élu UMP sur Europe 1. "C’était quelqu’un qui avait accueilli Yasser Arafat sur son territoire, qui protégeait les Juifs de Tunisie, qui avait une vision du tiers-monde qui plaisait à la droite et à la gauche". Eric Raoult a d’ailleurs tenu à rappeler que beaucoup dans l’opposition étaient moins sévères jusqu’à récemment. "Si on devait publier les listes de ceux qui nous ont accompagnés là-bas… Quand on crie contre Ben Ali, c’est souvent parce qu’on a beaucoup à faire oublier."

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"Dans le Coran, il y a le pardon"

Puis Eric Raoult a repris son plaidoyer. "Certes, il est devenu nationaliste. Mais il y a eu dans ce pays l’ordre et la sécurité, alors qu’il y avait des attentats au Maroc et une guerre civile en Algérie, a poursuivi le maire du Raincy, qui a tout juste reconnu l’existence de la corruption au plus haut niveau de l’Etat tunisien. "On fermait les yeux là-dessus, et on aurait dû les avoir grand ouvert. Il y a d’autres états autoritaires dans le Maghreb, mais jamais avec un tel niveau de corruption…"

Eric Raoult s’inquiète désormais de la postérité de Ben Ali, plongé dans le coma depuis trois jours après une attaque vasculaire cérébrale. "C’est un homme qui a dû souffrir durant cette période qui est allée aussi vite. Il a été abandonné par sa famille, par son peule", a-t-il déploré. "Dans le Coran, il y a le pardon. J’espère que l’histoire fera un bilan contrasté de son action. Il y a eu le dirigeant et le militant. C’était un homme qui aimait son pays." Et de conclure, envers et contre tous : "Il y a aussi des Tunisiens qui se rappellent qu’il a fait du bien à son pays."