RDC: Hollande en avocat de la démocratie

© Reuters
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le chef de l’État a multiplié les rencontres en marge du sommet de la francophonie à Kinshasa.

"Parler français, c'est parler droits de l'Homme." François Hollande s'est fait l'avocat des valeurs démocratiques samedi, lors d'une visite en République démocratique du Congo (RDC), à l'occasion du 14e sommet de la francophonie. "La priorité de la francophonie, c'est la démocratie, les droits de l'Homme, le respect de la liberté d'expression, l'affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants", a lancé le président français à la tribune de la rencontre. Un discours qui signe l'apogée d'une journée consacrée à la même tâche.

>> Lire aussi : Dakar, "Hollande corrige Sarkozy"

"Des progrès timides"

Hollande RDC

© Reuters

• Une rencontre avec le contesté Kabila. Un peu plus tôt, en marge du sommet, le chef de l'Etat rencontrait le controversé président congolais Joseph Kabila, à Kinshasa la capitale. "Une rencontre franche et directe", avait alors résumé l'équipe du président. L'Élysée assure que tous les sujets tabous y ont été évoqués. "La France porte des valeurs et elle les rappelle partout où elle doit s'exprimer. Je souhaite que le processus démocratique soit conduit à son terme", a déclaré François Hollande à l'issu de la rencontre, qui parle de progrès pour l'heure "timide" dans le pays.Lors d'un discours à Kinshasa, le chef de l'État a d'ailleurs jugé que la situation des droits de l'Homme en République démocratique du Congo revêtait encore des "réalités inacceptables".

Selon l'entourage du président français, qui avait hésité à se rendre en RDC, il était "indispensable" de s'y rendre et d'organiser cette rencontre avec Joseph Kabila pour "être écoutés, entendus et porter le message des droits de l'Homme".

• Le procès polémique d'un journaliste. Le chef de l'Etat a tout particulièrement insisté sur la nécessité que le procès des assassins du journaliste et militant des droits de l'homme congolais Floribert Chebeya se tienne et que ses agresseurs soient condamnés, a-t-on précisé dans l'entourage du président français. Une audience cruciale du procès en appel des huit policiers accusés de l'assassinat en 2010 du journaliste a été reportée après le sommet. Et les opposants à Joseph Kabila y ont vu une décision politique.

>> Lire aussi : "Hollande parle de l'Afrique de demain"

"Le corps des femmes pas un champ de bataille"

Sommet francophonie

• Une rencontre avec l'opposition. Dans la foulée de cet entretien, François Hollande a rencontré cinq personnalités de l'opposition parlementaire et des représentants d'ONG de défense des droits de l'Homme en RDC. "La France est aux côtés des défenseurs des droits de l'Homme", leur a-t-il assuré. Le président de la République a ensuite réservé un message aux ONG spécialisées dans les droits de la femme, proposant d'accueillir un premier forum des femmes francophones en France. "Le corps des femmes ne doit pas être un champ de bataille", a-t-il prévenu.

• Quelques manifestations. La démocratie est au centre de ce 14e sommet de la francophonie, qui se déroule dans une RDC sous le feu des critiques. Comme pour faire pression sur la rencontre internationale, plusieurs petites manifestations - pourtant interdite par la police - se sont faites entendre un peu partout dans la ville, avant d'être repoussées à coup de grenades lacrymogènes, selon des membres de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).