Quelle place pour François Fillon ?

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avec Jérôme Chapuis , modifié à
Avec l’arrivée de poids-lourds, le positionnement du Premier ministre apparaît plus complexe.

On l’avait peu entendu ces derniers temps. Lundi, François Fillon a repris la parole au lendemain du remaniement annoncé par Nicolas Sarkozy. Mais dans cette nouvelle configuration, le Premier ministre pourrait avoir du mal à trouver sa place.

Avec l’entrée d’Alain Juppé au ministère des Affaires étrangères et l’arrivée de Claude Guéant à l’Intérieur, les équilibres changent. "Ça n’est pas la première fois que, dans un gouvernement de la cinquième République, il y a des poids-lourds derrière le Premier ministre", a toutefois rappelé le politologue Pascal Périnneau lundi au micro d’Europe1.

"Juppé extrêmement visible"

Mais incontestablement, l’arrivée d’Alain Juppé au Quai d’Orsay change la donne. D'autant plus que son rôle sera primordial, à l'heure où la France préside le G20 : "comme Nicolas Sarkozy a choisi de reconquérir l’opinion et l’électorat sur le terrain de la politique étrangère et internationale, bien sûr, Alain Juppé va être, dans les semaines et mois qui viennent, extrêmement visible", confirme Pascal Périnneau.

"Il va peut-être participer à une relative éclipse du Premier ministre même si, parfois, François Fillon joue un peu de l’éclipse", explique-t-il, avant d’ajouter que le chef du gouvernement "cherche à être plutôt dans l’ombre qu’au premier plan".

Modération

Il a notamment pris de la distance lundi matin quant au débat sur l’Islam, pourtant largement appuyé par l’Elysée : "si ce débat devait, d’une manière ou d’une autre, conduire à stigmatiser les musulmans, je m’y opposerai", a-t-il prévenu sur RTL. "En revanche, si le débat vise à rénover le concept de laïcité , à adapter la laïcité française à une situation nouvelle (…) posée par le fait qu’il y a aujourd’hui une religion, l’islam, beaucoup plus importante qu’elle ne l’a été dans le passé, alors je pense que oui, c’est un débat utile", a-t-il nuancé.

Une nouvelle fois, le chef du gouvernement affiche sa volonté d’incarner une droite modérée, comme il l’avait déjà fait après le discours controversé de Nicolas Sarkozy à Grenoble en juillet dernier sur le thème de la sécurité.