Quand Hollande rassure le Qatar

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Le président français a assuré, depuis Doha, que les relations entre les deux pays étaient au beau fixe.

Qu’on se le dise, la relation entre le Qatar et la France n’est pas "sarko-dépendante". C’est l’un des messages que François Hollande a voulu faire passer, samedi soir, peu de temps après son arrivée à Doha, où il se rend pour la première fois en visite officielle

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Un hommage à… Sarkozy. Deux semaines avant la venue du président français, son prédécesseur était lui aussi dans la capitale qatarie. Une nouvelle preuve de la solidité des liens tissés par Nicolas Sarkozy avec le riche émirat. François Hollande souhaitait marcher dans ses pas pour continuer à profiter des investissements massifs effectués par le Qatar. Le président français s'est donc réjoui "des excellentes relations" de la France avec le Qatar depuis l'indépendance de l'émirat en 1971. "Tous les présidents successifs en France y ont veillé avec leur tempérament, leur façon de faire mais pour nous c'est une constante de l'action politique extérieure. Nous savons où sont nos amis", a-t-il assuré.

Si cette déclaration était attendue, son hommage à Nicolas Sarkozy l’était beaucoup moins. Inaugurant le nouveau Lycée Voltaire de Doha, François Hollande a en effet salué l’action de son prédécesseur, qui  "un pari d'une grande audace", en décidant l'agrandissement de l’établissement. Avant, on ne se refait pas, d’ironiser sur le nom du lycée, "un bon choix", parce qu’il porte le même que la promotion Voltaire dont il est issu - avec Ségolène Royal, par exemple - et qui occupe des postes clés autour de lui à l’Elysée. 

Les promesses qataries. Si François Hollande a plaidé pour la continuité, le Qatar entend bien en faire de même. Et pour les Qataris, la continuité, c’est investir en masse. Dans un entretien au quotidien local Qatar Tribune, l'ambassadeur du Qatar en France, Mohamed Jaham al Kuwari, a assuré samedi que l'émirat prévoit d'investir 10 milliards d'euros en France afin de permettre afin de réaliser un "saut quantique" dans les relations entre les deux pays. Ces investissements concerneraient des "institutions françaises majeures", a-t-il assuré, sans précision, notamment sur la période durant laquelle ces fonds devraient être investis. Selon l'Elysée, le Qatar a déjà investi de manière directe ou indirecte 12 milliards d'euros ces cinq dernières années. Et Paris espère bien, aussi, vendre les Rafale de Dassault.

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La Syrie au menu. Il ne sera pas question que d’argent lors de cette visite d’Etat. Le dossier syrien sera largement abordé. Samedi, les onze pays Amis de la Syrie se sont d’ailleurs déjà réunis, en présence de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. Un aide accrue aux rebelles a été actée, avec l’envoi par la France de médicaments anti gaz sarin.

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François Hollande a estimé que cette conférence avait permis "d'établir une ligne, celle de soutenir l'opposition syrienne, de renforcer encore les éléments qui, au sein de cette opposition donnent toute garantie pour préparer la transition, de demander à certaines forces étrangères de se retirer de Syrie et d'aller vers une conférence qui permette de trouver une issue politique". Dimanche, le président français s’entretiendra à nouveau de cette question avec l'émir du Qatar, avant de s'envoler pour la Jordanie où il doit s'entretenir avec le roi Abdallah de la question des réfugiés syriens et de la situation humanitaire.