Proportionnelle : la proposition retoquée

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avec agences , modifié à
Deux députés UMP voulaient agir avant juin. Claude Guéant a exclu cette hypothèse.

C'est Nicolas Sarkozy qui a relancé dimanche le débat sur l'introduction d'une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin pour les législatives. Sans donner cependant plus de détails. Peu importe, deux députés UMP ont décidé d'agir vite sur ce dossier. Richard Mallié et Philippe Meunier, membres de la Droite populaire, aile droite de l'UMP, ont déposé mardi ensemble une proposition de loi pour permettre l'élection à la proportionnelle certains députés. Et ce dès le mois de juin prochain... ce qui a d'ores et déjà été écarté par l'exécutif.

Concrètement, leur proposition de loi vise à instiller une dose de proportionnelle pour élire 40 députés (soit moins de 10%), ceux de Paris, Lyon, Marseille et des Français de l'étranger. "40 députés à la proportionnelle, c'est possible dès juin 2012!", écrivent-ils dans leur communiqué. "A côté des 537 députés élus au scrutin uninominal à deux tours, 40 députés seraient donc élus à la proportionnelle, sur une circonscription unique, suivant la règle de la plus forte moyenne. Seules les listes qui auront obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés seraient admises à la répartition des sièges", précisent-ils.

Sarkozy dit d'ores et déjà "non", Guéant confirme

Reste que Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà écarté la possibilité que la réforme soit adoptée avant le mois de juin. "Quand j'ai parlé de cela, ce n'était pas pour les élections à venir, a-t-il déclaré. Ceux qui évoquent l'hypothèse d'un changement pour les prochaines élections ne sont pas autorisés à le faire, c'est une stupidité", aurait dit le chef de l'Etat, au cours du petit-déjeuner de la majorité, selon des propos rapportés par lemonde.fr.

Claude Guéant a, lui aussi exclu cette hypothèse, devant les députés. "Rassurez-vous, nous ne sommes pas la gauche, et ce n'est pas, comme en 1986, quelques mois avant les législatives, que nous allons modifier la règle. Et les élections qui sont prévues en juin se feront en application des textes actuels", a-t-il déclaré, en réponse au député PS Bernard Derosier.

Le groupe UMP se désolidarise

Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, a lui aussi douché les espoirs de ces deux députés UMP en jugeant qu'il n'était "pas possible" de modifier le scrutin "en quelques semaines". "On ne change pas de mode de scrutin au pied levé, c'est totalement impossible, inimaginable. J'écarte totalement un tel scénario", a-t-il lâché.

Dans la foulée, le groupe UMP s'est désolidarisé de l'initiative des deux députés. "Nous ne sommes pas d'accord. Ce n'est pas possible de modifier le scrutin à deux mois de la présidentielle et à trois mois des législatives", a lancé le chef de file du groupe, Christian Jacob à l'issue de la réunion du groupe.

Nicolas Sarkozy avait déjà promis, entre les deux tours de la présidentielle de 2007, d'étudier l'instauration d'une dose de proportionnelle aux législatives, mais cet engagement était resté lettre morte.