Présidentielle : la "der" des militants

Des militants du Parti Socialiste distribuent des tracts à Paris.
Des militants du Parti Socialiste distribuent des tracts à Paris. © Max PPP
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avec Lionel Gougelot et Sébastien Krebs , modifié à
REPORTAGE - A Lille et dans le Gard, ils se mobilisent pour cette dernière journée.

C'est le dernier coup de collier pour les candidats mais aussi pour les militants des deux camps. Vendredi à minuit, la campagne présidentielle est officiellement terminée.

Les militants sont donc sur le pied de guerre pour cette dernière journée de mobilisation. C'est le cas dans le Gard, le seul département de France où Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour (25,5% des voix).

"Ils en ont marre de la politique"

Chaque jour, les militants parcourent les zones où le Front national a dépassé les 30%. Sur la place d'un petit village à côté de Nîmes, les militants socialistes distribuent une lettre où les questions de sécurité, de police et de justice sont en bonne place. "Bonjour. Vous allez voter dimanche ?", demande l'un d'eux. "Je ne sais pas. On est un peu paumés. Ils nous disent tous une chose avant les élections. Le problème c'est quand ils sont élus…", lance cette habitante.

Face à ce "désenchantement", les militants ont parfois du mal à trouver les arguments. "Ils en ont marre de la politique. Ils mettent tout le monde dans le même sac", affirme une militante. "On ne sait pas quoi faire", renchérit un autre.

"Je suis FN à 200%"

A quelques kilomètres de là, les jeunes UMP ont investi le terrain dans un quartier populaire. Ils font du porte-à-porte. "Bonjour, on fait campagne pour Nicolas Sarkozy", interpelle un des militants. "Moi je suis Front national à 200%. J'en ai marre de l'insécurité. Mais je voterai Sarkozy au deuxième tour car il est hors de question que la gauche passe", répond cette habitante du Gard.

Sur ce terrain où le FN a réalisé de très bons scores, l'argumentaire est bien codifié. "On essaye de leur faire comprendre que François Hollande, président de la République, c'est le droit de vote des étrangers, c'est l'immigration plus importante",  explique ce jeune UMP.

"Une voix, c'est une voix"

A l'autre bout de la France, à Lille, les militants sont également mobilisés pour cette dernière journée. Portés par les sondages, les socialistes font un dernier effort pour convaincre les électeurs sur le terrain. Le rendez-vous a été fixé au pied des HLM à 18 heures.

"On se bat déjà pour faire le meilleur score. On a déjà connu des désillusions. Après on verra si on a bien travaillé dimanche", assure Jérôme Adler, secrétaire d'une section PS. Dans ce quartier populaire, l'accueil est plutôt chaleureux. "J'ai déjà voté la semaine dernière. En espérant que François Hollande gagne la partie", mise cet habitant du Nord. 

Les militants se gardent de tout triomphalisme. "C'est vrai qu'on a une facilité. Je pense qu'on a quand même encore du travail à faire pour militer. On a encore quelques personnes à convaincre. Une personne, c'est toujours une personne de plus pour François Hollande. Une voix, c'est une voix". Vendredi soir, les militants du Nord colleront leurs dernières affiches.