Paris envoie des "messages" au régime libyen

"Il va falloir se mettre maintenant autour d'une table", estime Gérard Longuet.
"Il va falloir se mettre maintenant autour d'une table", estime Gérard Longuet. © MAXPPP
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avec Didier François , modifié à
La France n’exige plus le départ de Mouammar Kadhafi pour stopper l'intervention alliée.

Après quatre mois d’intervention de l’OTAN aux côtés des rebelles libyens pour pousser le colonel Kadhafi à l'exil, la position française est en train d’évoluer significativement. "Nous avons arrêté la main qui avait frappé et nous leur demandons de parler entre eux", a déclaré Gérard Longuet, le ministre de la Défense, dimanche soir sur BFM-TV. "Il va falloir se mettre maintenant autour d'une table", a-t-il ajouté.

Paris ouvre ainsi la voie à des négociations mais réfute tout contact direct avec Tripoli. "Il n'y a pas de négociations directes entre la France et le régime de Kadhafi, mais nous lui passons des messages, en liaison avec le CNT et nos alliés", a déclaré lundi matin Bernard Valero, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Ces messages sont simples et sans ambiguïté : toute solution politique passe par le retrait de Kadhafi du pouvoir et son renoncement à tout rôle politique", a-t-il ajouté.

Une réponse aux propos du fils de Kadhafi

Cette mise au point intervient comme une réponse aux propos tenus par Saïf al-Islam, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, selon qui des négociations sont en cours avec la France pour trouver une issue au conflit. "La vérité est que nous négocions avec la France et non avec les rebelles", a-t-il affirmé dimanche au journal El Khabar, lors d'une interview réalisée à Tripoli.

Sur le terrain, la situation militaire est totalement bloquée. Khadafi ne peut plus vaincre la rébellion, tant que cette dernière est soutenue par l'Otan. Le départ de Kadhafi de Libye n’est plus la condition sine qua non d’une fin de l’intervention alliée. L'exigence française est qu'il "quitte le pouvoir" selon Gérard Longuet.

Pour Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, "la question n'est pas de savoir s'il doit partir, mais quand et comment". Reste la question du point de chute du dictateur libyen. "En Libye même, à condition qu'il abandonne toute action politique ? Au dehors avec des garanties ? Je n'ai pas la réponse, mais l'Union africaine y travaille", estime Alain Juppé dans un entretien au journal Sud-Ouest diffusé lundi matin,.