Pain au chocolat : la plainte retirée

A la sortie du CFCM, Jean-François Copé et les dirigeants de l'instance semblaient sur le même longueur d'ondes...
A la sortie du CFCM, Jean-François Copé et les dirigeants de l'instance semblaient sur le même longueur d'ondes... © MaxPPP
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et Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
C'est ce qu'annoncent Mohammed Moussaoui et Jean-François Copé dans un communiqué.

Le contexte. Jean-François Copé s’est rendu mardi au Conseil français du culte musulman (CFCM), pour évoquer la polémique sur les pains au chocolat. En narrant l’histoire d’un petit garçon dont la viennoiserie avait été arrachée par deux jeunes sous prétexte de ramadan, le président de l’UMP avait déclenché une vive polémique. A tel point que le CFCM avait décidé de porter plainte. La visite de Jean-François Copé au Conseil français du culte musulman a donné lieu à différentes interprétations. Explications.

Acte 1 : deux versions contradictoires

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"Il a fait des excuses". Pour les dirigeants du CFCM, cela ne fait aucun doute, Jean-François Copé a fait acte de contrition. "Il a fait des excuses au bureau du CFCM, il a dit que c’étaient des excuses publiques", a insisté Abdellah Zekri, président de l'Observatoire de l'islamophobie au sein du CFCM. Mardi, l’homme avait évoqué un Jean-François Copé "mal à l’aise". "Je pense qu'il va faire attention à l'avenir, et pas seulement lui", s’était félicité Abdallah Zekri.

"Je n’ai présenté aucune excuse". La version donnée mercredi matin sur RTL par Jean-François Copé est diamétralement opposée. "Je n’ai présenté aucune excuse. Pour présenter des excuses, il faut considérer qu’on a commis une faute, ce qui n’est pas mon cas", a affirmé  le député-maire de Meaux. Des regrets, alors ? "Non", a insisté le président de l’UMP. "J’ai dit que je regrettais le contresens qui avaient été faits des propos que j’ai tenus. (…) L’histoire du pain au chocolat, ce n’est pas une parabole, c’est une histoire vécue", a-t-il soutenu.

 (A partir de 7’15’’)

Jean-François Copé répond aux questions des...par rtl-fr

Acte 2 : Abdellah Zekri menace

Face à ce "double langage", le Conseil français du culte musulman a annonce dans un premier temps le maintien de sa plainte contre Jean-François Copé. "Je maintiens la plainte contre M. Copé tant qu'il n'aura pas formulé publiquement les regrets qu'il a exprimés lors de la rencontre que nous avons eue hier au siège du CFCM", menace Abdellah Zekri, président de l'Observatoire de l'islamophobie au sein du CFCM.

Acte 3 : Mouammed Moussaoui calme le jeu

Peu avant 17h, le président du Conseil français du Culte musulman (CFCM) Mouammed Moussaoui et le président de l'UMP Jean-François Copé assurent dans un communiqué commun que la plainte en diffamation est retirée. Problème : le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, affirme dans le même temps à l'AFP qu'il "refuse de retirer cette plainte" qu'il a lui même déposée. Mais Mohammed Moussaoui a eu le dernier mot. "C'est le communiqué qui fait foi", a-t-il indiqué jeudi. "J'ai appelé Abdallah Zekri, et on s'est mis d'accord sur le retrait de la plainte déposée".