PS : Toulouse, 173 jours après la Bastille

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Six mois après la victoire, l’ambiance a radicalement changé pour le PS, réuni en congrès.

Six mois plus tard, la belle euphorie du 6 mai n’est plus qu’un bon mais lointain souvenir au Parti socialiste. Et les mines réjouies des cadres présents sur la scène de la Bastille pour entourer François Hollande ont fait place à des visages graves et fermés. Alors que s’annonce, à Toulouse, un congrès du PS aussi morne que Waterloo un jour de défaite napoléonienne, Europe1.fr se penche sur les derniers mois de ces ténors socialistes.

Jean-Marc Ayrault

 

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Sa nomination à Matignon en a fait l’une des personnalités les plus exposées des derniers mois. Et force est de constater que l’apprentissage du poste s’avère délicat pour l’ancien patron des députés PS. Le Premier ministre a dû composer avec les velléités médiatiques de ses ministres et a ainsi dû à plusieurs reprises monter au créneau pour recadrer tel ou tel membre de son équipe gouvernementale.

Sans compter quelques couacs, dont le plus récent aura été la divulgation, plusieurs heures avant son officialisation, d’une décision du Conseil constitutionnel.

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Conséquence : des railleries de la droite et une impopularité record. Selon un sondage paru dimanche dernier dans le JDD, 49% des personnes interrogées se disent ainsi mécontentes du Premier ministre.

Ce qu’il peut espérer du congrès. Jean-Marc Ayrault s’exprimera samedi lors d’un discours prévu à 17h30. A n’en pas douter, les militants donneront de la voix pendant l’allocution du Premier ministre. Car il s’agit de montrer l’image d’un parti uni derrière l’action du gouvernement. L’ex-maire de Nantes devrait donc revenir revigoré du congrès. C’est du moins l’objectif.

Martine Aubry

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Elle rêvait de Matignon, elle doit désormais se contenter de Lille, sa mairie et sa communauté de communes. De son fief, elle observe une discrétion inhabituelle depuis sa démission du premier secrétariat du parti le 13 septembre dernier. Mais elle reste à l’affût et se prépare aux plus hautes fonctions si les circonstances l’exigent. "Premier ministre ? Si un jour, c’est là que je me sens le plus utile, pourquoi pas ? ", avait-elle lâché en septembre lors d’un entretien à Paris Match.

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Ce qu’elle peut espérer du congrès. Longtemps, Martine Aubry a hésité à se rendre à Toulouse. La maire de Lille sera bien là et prononcera même un discours samedi après-midi, juste avant Jean-Marc Ayrault. L’occasion pour celle qui a redressé le parti en quatre ans, après le calamiteux congrès de Reims, de tester sa popularité auprès des militants. Et de se rappeler à leur bon souvenir.

Harlem Désir

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Pour l’ancien président de SOS Racisme, le congrès de Toulouse sera d’abord celui de la nomination officielle au poste de premier secrétaire. Harlem Désir a longtemps été en concurrence avec Jean-Christophe Cambadélis, qui avait la préférence de Martine Aubry. Mais grâce à la bienveillance du couple exécutif, c’est lui qui a été choisi. Mais son succès n'a pas obtenu l'ampleur escomptée lors du vote.

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Ce qu’il peut espérer du congrès. C’est sans doute celui qui jouera le plus gros à Toulouse. C’est lui qui clôturera l’événement par un grand discours dimanche soir. Le député européen a annoncé un "congrès de rassemblement et de combat" face aux attaques nourries venues de la droite. Mais c’est surtout une légitimité qu’il cherchera à acquérir à Toulouse, lui que beaucoup accusent de manquer de charisme.

 

Ségolène Royal

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Les derniers mois ont été difficiles pour l’ex-candidate à l’élection présidentielle. Ségolène Royal a sans doute été la grande perdante des élections législatives, marquées par le tweet de soutien de Valérie Trierweiler à son rival socialiste dissident. Ses relations avec la première dame ont d’ailleurs fait les choux gras de la presse.

Ce qu’elle peut espérer du congrès. Entrer à nouveau dans le jeu. Les jours précédents le congrès, Ségolène Royal s’est faite plus présente dans les médias, avec des conseils prodigués à François Hollande. L’objectif, pour celle qui ouvert le congrès vendredi, vendredi après-midi, est d’entrer à nouveau "dans le dispositif".

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Manuel Valls

 L’exception qui confirme la règle. Celui dont le sourire n’a aucune raison de s’estomper. Par son action parfois musclée au ministère de l’Intérieur, Manuel Valls a su convaincre l’opinion, même quand celle-ci penche à droite. Le voilà donc personnalité politique préférée des Français avec, selon le dernier baromètre d’Ifop pour Paris Match datant du 12 octobre, 75% des personnes interrogées ayant une bonne opinion de lui.

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Ce qu’il peut espérer du congrès. Par grand-chose. Le ministre de l’Intérieur, au faîte de sa popularité, n’a rien à gagner à Toulouse.

Arnaud Montebourg

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Le ministre du Redressement productif a sans doute été l’un des membres du gouvernement les plus présents sur le terrain. Le plus critiqué, aussi. La droite n’a pas de mots assez durs envers lui et certains patrons se lâchent. Le désormais ex-président de Mitsubishi France l’a ainsi récemment qualifié d’"abruti mental".

Ce qu’il peut espérer du congrès. Pour Arnaud Montebourg, l’enjeu était d’abord de placer ses proches au conseil national. C’est chose faite puisque les "aubrystes," regroupant les fidèles de l'ancienne Première secrétaire, les proches de Laurent Fabius et ceux d'Arnaud Montebourg, ont obtenu 40 sièges sur 204.

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Valérie Trierweiler

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Elle n’est certes pas membre du Parti socialiste à proprement parler. Mais elle était en première ligne à la Bastille, et a souvent fait la Une de l’actualité ces derniers mois. Avec son tweet fracassant d’abord, avec la sortie de nombreuses livres ensuite, avec enfin le dépôt de nombreuses plaintes,. La compagne de François Hollande, qui n’a en outre jamais caché son intention de continuer à travailler, y a gagné une impopularité inédite pour une première dame. Elle a depuis quelques semaines changé son fusil d’épaule et est actuellement en reconquête de l’opinion.

Ce qu’elle peut espérer du congrès. Rien, puisqu’elle ne se rendra pas à Toulouse.