Opération reconquête pour Nicolas Sarkozy

Le chef de l’Etat se déplace dans un département frappé par le chômage et la crise industrielle pour renouer avec l’électorat populaire.
Le chef de l’Etat se déplace dans un département frappé par le chômage et la crise industrielle pour renouer avec l’électorat populaire. © MAXPPP
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avec Aurélie Herbemont et AFP , modifié à
Le chef de l'Etat se rend dans les Ardennes pour renouer avec l’électorat populaire.

A un an de l’élection présidentielle, la reconquête de Nicolas Sarkozy passe mardi par les Ardennes. Alors que sa cote de popularité a encore baissé en avril pour atteindre le plancher de 28% d’opinions favorables, le chef de l’Etat se déplace dans un département frappé par le chômage et la crise industrielle. Objectif : renouer avec l’électorat populaire.

Le lieu des promesses de 2006

En décembre 2006 déjà, quelques mois avant son élection, Nicolas Sarkozy était allé rendre hommage aux Ardennes, "la vraie France", en parlant, à Charleville-Mézières, de "la France qui souffre et dont on ne parle jamais". "Je sais que souvent vous vous êtes sentis trahis. Et bien je veux prendre un engagement devant vous, et un serment que je vais faire à la France: je ne vous trahirai pas", avait-il alors lancé. Le chef de l'Etat promettait alors que le pouvoir d’achat serait revu à la hausse, ou encore le retour à 5% de chômeurs.

Nicolas Sarkozy s'était aussi engagé à ce qu'il n'y ait plus de SDF :

Un "échange informel" avec des salariés

Mais depuis, la crise est passée par là, contrariant les projets du candidat devenu chef de l’Etat. Cette fois, pas de grand discours de prévu. Le chef de l'Etat commencera son déplacement mardi par une visite, à 11 heures, de l'usine La Fonte ardennaise, à Vrigne-aux-Bois. Là, il procèdera à "un échange informel" avec les salariés de la firme, qui appartient au réseau "OSEO excellence".

Nicolas Sarkozy se rendra ensuite à Renwez pour participer à l'assemblée générale extraordinaire des maires du département. Là, il sera accompagné par deux membres du gouvernement, Eric Besson, ministre de l’Industrie et Philippe Richert, ministre chargé des Collectivités territoriales. Officiellement, a confié un conseiller de Nicolas Sarkozy à Europe 1, c’est la réforme territoriale qui est à l’ordre du jour et non un "virage social", ni un début de campagne présidentielle.

Néanmoins, le chef de l'Etat pourrait profiter de l'occasion pour sortir de la séquence immigration et laïcité de ces derniers mois. Il pourrait ainsi aborder la question de la prime aux salariés des entreprises qui distribuent des dividendes.

Les élus PS appellent au boycott de la visite

Mais la visite du chef de l'Etat ne plaît pas à tout le monde. Claudine Ledoux, la maire PS de Charleville-Mézières et présidente de l'Union des maires des Ardennes, a appelé les élus du département à boycotter la visite de Nicolas Sarkozy.

"C'est intolérable que Nicolas Sarkozy revienne sur les lieux de ses promesses inconsidérées, quand il affirmait que nous aurions l'industrie du XXIe siècle", s'insurge Claudine Ledoux. "Il n'est pas question pour nous d'aller faire la claque à ce nouveau 'Sarko-show', nous n'y croyons plus", ajoute-t-elle.