Non, Thierry Herzog n’était pas sur écoute

Le téléphone de Thierry Herzog n'a pas été placé sur écoute. L'avocat de Nicoals Sarkozy n'était écouté que "par ricochet".
Le téléphone de Thierry Herzog n'a pas été placé sur écoute. L'avocat de Nicoals Sarkozy n'était écouté que "par ricochet". © REUTERS
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Alors que les avocats grognent, Libération révèle que l’avocat de Nicolas Sarkozy n’était écouté que via son client.

Les avocats ne sont pas contents, et ils le font savoir à grand bruit. Sauf que l’élément qui a déclenché leur colère, à savoir la mise sur écoute de leur confrère Thierry Herzog, conseil de Nicolas Sarkozy,  est imaginaire. Selon une information de Libération, confirmée par Europe 1, l’avocat n’a en effet jamais été placé personnellement sur écoute.

Une écoute "par ricochet". En fait, les seules conversations de Thierry Herzog qui ont été écoutées sont celles qu’il a eues avec Nicolas Sarkozy, qui est son client, et Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation, soupçonné d’avoir informé l’Elysée sur l’évolution de l’instruction de l’affaire Bettencourt. Ces deux hommes étaient bel et bien sur écoute. Quant à Me Herzog, il n’était donc écouté que "par ricochet", selon une expression du jargon judiciaire citée par Libération.

Sarkozy téléphone

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Sarkozy et Herzog renseigné par le Conseil de l’ordre ? Dans cette affaire, l’information judiciaire a été ouverte pour trafic d’influence, Gilbert Azibert étant soupçonné d’avoir renseigné l’ancien président pour obtenir un poste à Monaco, mais aussi pour violation du secret de l’instruction. Car les juges sont convaincus que Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog savaient qu’ils étaient écoutés. Et, selon les éléments recueillis par Europe 1, des éléments étayés laissant penser que Nicolas Sarkozy a bel et bien été informé de cette surveillance téléphonique. Et selon Libération, la fuite pourrait venir du conseil de l’ordre de Paris, l’organe chargé d’encadrer la profession d’avocats.

Cette instance est dirigée par le bâtonnier de Paris, qui est prévenu, conformément à la loi, dès qu’un avocat est placé sur écoute. Ce qui concerne Nicolas Sarkozy, avocat de profession. En avril 2013, l’ancienne bâtonnière de Paris, Christiane Féral-Schuhl, a donc été prévenue de la mise sur écoute de l’ancien président. Les soupçons pèsent donc sur elle, mais aussi sur les 42 membres du conseil de l’ordre de Paris, dont un certain… Thierry Herzog.

"Ce sont des accusations hypothétiques et dubitatives". L’actuel bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, s’est chargé de défendre le conseil de l’ordre auprès de Libération. "Ce sont des accusations hypothétiques et dubitatives", s’indigne l’avocat, qui, pour sa défense, prétend que l’information avait largement fuitée. "Hypothétique car des centaines de personnes étaient au courant que Nicolas Sarkozy était écouté. Je répondrai donc aux questions des juges, je coopérerai avec la justice, comme je l’espère les cent autres personnes qui étaient au courant de l’enquête. Ces accusations sont également dubitatives car rien de matériel, de concret ne vient les soutenir", insiste-t-il.

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