Mélenchon-Le Pen vont-ils se retrouver à Paris ?

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Rémi Duchemin, avec agences , modifié à
Après la présidentielle et Hénin-Beaumont, ils devraient batailler, par partis interposés, dans la capitale.

Jean-Luc Mélenchon contre Marine Le Pen, c’est presque devenu un classique de la politique française. L’opposition entre le président du Front de gauche et la patronne du Front national avait déjà marqué les esprits lors de la présidentielle. Quelques semaines plus tard, c’est à Hénin-Beaumont, à l’occasion des législatives, que la joute s’était transposée. Et d’ici quelques mois, à l'occasion des municipales, c’est dans la capitale que ces deux farouches adversaires devraient en découdre. Même si, cette fois, ils ne s’affronteront pas personnellement, mettant leur parti à contribution.

Au FN, "la direction nationale va s'impliquer massivement". C’est d’ailleurs Marine Le Pen elle-même qui a donné le coup d’envoi de la campagne frontiste à Paris, en partant très tôt. La présidente du FN a présenté son candidat dès la fin du moins de juin. Et même si ce candidat, Wallerand de Saint-Just, est un illustre inconnu pour les Parisiens, elle veut y croire. "L'objectif, c'est de briser la bipolarisation qui s'est installée depuis des années dans la capitale", expliquait-elle au côté de l’avocat du Front devenu candidat, avant de s’en prendre aux deux favorites, Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo. "Ce sont les soeurs jumelles de l'UMPS", lançait-elle. "A Paris, les choses ont évolué, les affaires à l’UMP ont laissé des traces. Avec une bonne campagne, Wallerand peut dépasser les 10%", espérait de son côté Louis Aliot, vice-président du FN, joint par Europe 1.fr fin juin.

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Plus de deux mois plus tard, un sondage est venu conforter le bel optimisme de Marine Le Pen et de ses lieutenants. Selon cette étude Ifop-Fiducial publiée dimanche dans le JDD, Wallerand de Saint-Just est donné troisième homme de l’élection municipale, avec 8 % des voix. Une progression impressionnante de 3 points qui fait sortir l’avocat de l’ombre… et donne des ailes au FN dans un contexte parisien traditionnellement défavorable au parti. "Nous avons très clairement fait le choix de faire de Paris un enjeu national", a déclaré mercredi Florian Philippot, vice-président du parti, lors d'une conférence de presse. "La direction nationale va s'impliquer massivement dans cette campagne", a-t-il aussi annoncé. Marine Le Pen devrait donc personnellement monter au front dans la capitale.

Jean-Luc Mélenchon à Saint-Martin d'Hères, près de Grenoble

Paris, "cratère du Front de gauche". Et elle devrait donc retrouver face à elle, une fois de plus, Jean-Luc Mélenchon. Et ce malgré le peut d’appétence du co-président du Front de gauche pour le scrutin municipal. "J'ai peu de goût à me mêler des élections municipales, pour la raison que c'est à d'autres de mener la bataille", a reconnu mardi soir l’ancien candidat à la présidentielle lors d’une conférence de presse aux côtés de la candidate du PG à la mairie de Paris Danielle Simonnet. "Mais Paris pour nous est le cratère du Front de gauche, c'est là où il doit se donner à voir", a-t-il ensuite lancé, laissant là encore entrevoir une implication personnelle forte dans la campagne.

Il faudra d’abord pour Jean-Luc Mélenchon régler son contentieux avec le Parti communiste, tenté par une alliance avec le Parti socialiste dans la capitale, comme en 2001 et 2008. Les élus Front de gauche "seront plus nombreux" s'ils sont autonomes que s'ils négocient avec le PS une alliance dès le premier tour, a-t-il argué, comptant "raisonnablement" sur une quinzaine d’élus sur les 163 que compte le conseil de Paris. Actuellement, le Front de gauche y compte 10 élus.