Marine Le Pen répond à la gauche, pas à son père

Marine Le Pen est sortie de son silence pour s'en prendre à la gauche, et non aux propos de son père.
Marine Le Pen est sortie de son silence pour s'en prendre à la gauche, et non aux propos de son père. © MAXPPP
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avec Sandrine Prioul et agences
Elle dénonce une "récupération politicienne" sans pour autant critiquer les propos de son père.

Sommée de sortir de son silence après les propos de son père, Marine Le Pen a dénoncé dimanche soir la "récupération politicienne" de la gauche, mais n’a pas exprimé la moindre critique à l’égard de son père.

Jean-Marie Le Pen a affirmé vendredi que la Norvège a fait preuve d’une grande "naïveté", "plus grave" que les attaques perpétrées par Anders Behring Breivik, qu'il a qualifiées d'"accident". La Norvège est, selon lui, un pays "qui n'a pas pris la mesure du danger mondial" que représentent "l'immigration massive" et "le terrorisme", reprenant ainsi plusieurs argument de l’auteur des attentats.

Cette déclaration a provoqué l’indignation de nombreux responsables politiques, dont le porte-parole de Benoît Hamon, qui a qualifié ces propos de "consternant". "Nous verrons si Marine Le Pen prend ses distances clairement avec les propos de son père, mais en tout cas, elle ne peut pas en rester là", avait-il conclu.

Le FN fustige une "récupération politicienne" de la gauche

Pour la présidente du Front National, qui réagit dans un communiqué sans faire allusion à ces propos ni même citer son père, ces réactions "font fi des drames humains pour tomber dans la récupération politicienne".

"Depuis les premières heures qui ont suivi le drame d'Oslo, plusieurs partis de gauche et associations affiliées surfent de manière particulièrement indigne et cynique sur cette tragédie pour tenter d'en tirer un détestable profit politique", ajoute Marine Le Pen.

Mais la droite monte à son tour au créneau

L’indignation ne se limite pourtant pas à la gauche de l’échiquier politique. Plusieurs élus de droite ont à leur tour dénoncé la "stratégie de la provocation" de Jean-Marie Le Pen, à l’image du centriste Yves Jégo.

Cette déclaration "montre le vrai visage du Front national", estime Yves Jégo :

L’UMP lui a emboîté le pas dimanche par le biais de Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe du parti. "Jean-Marie Le Pen rappelle que le terreau du FN est toujours la haine, le rejet de l'autre et de la différence", dénonce-t-elle.

En conséquence, la délégué générale adjointe du parti présidentiel "demande à la présidente du FN de prendre position quant aux déclarations de son père et de sortir d'un faux double langage".