Marine Le Pen accusée de "surfer sur la situation"

Toulouse : "l'extrême droite cherche à surfer sur la situation", selon Bayrou
Toulouse : "l'extrême droite cherche à surfer sur la situation", selon Bayrou © REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
Le MoDem et le FG ont déploré la réaction de Marine Le Pen après les derniers rebondissements de Toulouse.

"L'extrême droite cherche à surfer sur la situation" ; "pour le FN, tout est bon pour récupérer et alimenter la névrose anti-musulmane". François Bayrou d'abord, puis Jean-Luc Mélenchon ont fustigé, mercredi matin, la série de déclarations de Marine Le Pen sur les derniers rebondissements de l'enquête sur la tuerie de Toulouse. 

"On n'a pas le droit de laisser dériver le débat"

Quelques minutes auparavant, le Front national avait violemment attaqué ces deux candidats, respectivement du MoDem et du Front de gauche, dénonçant des "salauds" [sic] qui l'ont mis en cause, selon lui, après le drame toulousain. Dans la foulée, Marine Le Pen jugeait également que ces responsables s'étaient "disqualifiés" dans cette campagne en montrant "qu'ils n'étaient pas à la hauteur du poste qu'ils briguent".

Auparavant, en début de matinée, Marine Le Pen avait multiplié les interventions médiatiques et les déclarations sur la tuerie de Toulouse, estimant notamment qu'un débat devait s'engager sur la possibilité d'un référendum sur la peine de mort. "On pourrait penser par exemple à un référendum (...) Un référendum sur la question de la peine de mort et ou de la perpétuité réelle", avait-elle asséné, par exemple, sur i-Télé. Sans plus d'explications, elle avait ajouter : "si cet homme est arrêté, non je n'imagine pas qu'il puisse sortir dans 25 ans et qu'on puisse le croiser dans les rues".

Peut-être qu'"il va falloir parler de la peur dans laquelle vit aujourd'hui notre peuple et des réponses qu'il va falloir apporter", avait poursuivi la présidente du FN, estimant que 'l'homme qui a tué se considérait musulman avant d'être Français".

Le Front de Gauche dénonce les "charognards du FN"

Le Front de gauche a aussitôt dénoncé les "charognards du FN" par la voix de l'un de ses animateurs, Alexis Corbière. "Durant cette campagne, aujourd'hui comme hier, Marine Le Pen n'a cessé de poursuivre le même objectif : nourrir un esprit de croisade inspirée d'une guerre de religion, plaquant une analyse inspirée du choc des civilisations sur ce qui vient d'avoir lieu", a-t-il ajouté.

 "Le présumé coupable n'est même pas encore arrêté par les forces de police, les victimes ne sont pas encore enterrées, mais déjà Marine Le Pen a déclaré que le présumé coupable était musulman avant d'être Français, comme si la confession musulmane conduisait naturellement à de tels gestes abjects", assure le FG.

"On n'a pas le droit de laisser dériver le débat"

"L'extrême droite cherche à surfer sur la situation", a renchéri François Bayrou. "Pour ma part, je n'ai jamais cité le nom d'aucun responsable public. Mais, si la question est de savoir si je pense que l'extrémisme est une mauvaise chose dans une situation de cet ordre, la réponse est oui", a-t-il ajouté, avant d'asséner : "On n'a pas le droit de laisser dériver le débat politique vers ce type de mise en cause et d'affrontement."

Ces échanges donnent à la campagne une nouvelle tonalité, avec une probable résurgence des questions de lutte contre le terrorisme, et plus largement de sécurité et d'immigration. Ces thèmes étaient loin d'être des priorités pour les électeurs jusqu'à présent.

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