Mandela : Hollande, Sarkozy, à chacun son Falcon

L'A330 présidentiel, un temps baptisé "Air Sarko One".
L'A330 présidentiel, un temps baptisé "Air Sarko One". © MAXPPP
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Caroline Roux avec , modifié à
COULISSES - L'actuel et l'ancien président n'iront pas en Afrique du Sud ensemble pour rendre hommage à Nelson Mandela.

L'INFO. Il y aura deux avions pour un enterrement. François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui vont assister côte à côte aux obsèques de Nelson Mandela, n'iront pas en Afrique du Sud ensemble. Une décision "maladroite en ces temps de disette budgétaire", puisque c'est le contribuable qui finance ces deux déplacements, comme l'explique lundi Caroline Roux, éditorialiste pour Europe 1. À titre de comparaison, Barack Obama et l'ex-président américain Georges Bush voyageront, eux, ensemble dans Air force one.

Un "beau geste" de François Hollandepar Europe1fr

Un "malaise". Au départ, c’est François Hollande lui même qui a eu l’idée d’inviter Nicolas Sarkozy. Comme on le dit à l’Élysée avec humour, "la personnalité même de Mandela pousse à poser les armes". Les choses se sont montées très naturellement, en bonne intelligence, même si on pouvait sentir, raconte Caroline Roux, "un malaise entre l’Elysée et la rue de Miromesnil". L'entourage des deux hommes peine en effet à expliquer pourquoi les deux présidents ne voyageraient pas dans le même avion pour les 13 heures de vol. Les deux options ont été proposées à Nicolas Sarkozy, et il a finalement choisi de voyager seul, comme cela s’était passé lorsque lui même avait invité Jacques Chirac aux obsèques d’Omar Bongo, en 2008.

Un "climat tendu. Outre cette polémique aérienne, le voyage intervient dans une ambiance glaciale entre les deux hommes. "L’ambiance est plutôt à la guerre froide, le climat est tendu", relate Caroline Roux. "J’ai notamment le souvenir d'avoir entendu Nicolas Sarkozy très sévère sur l’attitude de François Hollande lors de la passation de pouvoir. Une attitude indigne selon lui", détaille l'éditorialiste d'Europe1. François Hollande avait alors tourné les talons, avant même que l'ex-couple présidentiel n’ait quitté l’Elysée.

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© REUTERS

"L'esprit de Mandela a infusé". "Naturellement, cette invitation reste un geste élégant de la part de François Hollande", reconnait tout de même Caroline Roux. Un geste qui n'est pas désintéressé non plus, puisque François Hollande a tout à gagner à offrir au pays une parenthèse républicaine. "Il faut croire que l’esprit de Mandela a infusé jusque dans la vie politique française. On peut parier que çà ne durera que le temps des obsèques", avance-t-elle. Et de conclure : "Mandela aura (aussi) réussi à faire asseoir Sarkozy et Hollande cote à cote. Décidément, cet homme là avait des pouvoirs qui dépassaient le naturel".