Lubrizol : Batho évoque "une négligence"

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INTERVIEW E1 - La ministre de l'Ecologie a indiqué que l'opération durerait "un certain temps".

Delphine Batho joue la carte de la "transparence". La ministre de l'Écologie a reconnu sur Europe 1 que l'opération de neutralisation du gaz malodorant émanant de l'usine Lubrizol de Rouen, depuis mardi, "prendra un certain temps".

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• 900 kilos déjà traités. L'incident qui a conduit lundi à un dégagement de mercaptan a pour origine une réaction chimique "inattendue" dans un bac de fabrication. Pour remédier au problème, la direction veut transférer le contenu de ce bac dans un autre bac contenant de l'eau sodée.

Écoutez Delphine Batho :

"C'est un protocole de traitement progressif. A l'heure où je vous parle, 900 kilos de ce mélange instable ont été traités sur 36 tonnes", a déclaré la ministre sur Europe 1, "ce qui veut dire que cela va prendre maintenant un certain temps" pour achever les travaux. "Mieux vaut prendre ce temps que de prendre des risques. Si on prend ce temps, c'est pour que la situation soit en permanence contrôlée, maitrisée, surveillée", insiste la ministre de l'Écologie.

• Un numéro à disposition des riverains. Concernant les éventuels dangers pour la santé, la ministre a réaffirmé qu'il n'y avait absolument aucun risque. Dès lundi, les autorités avaient d'ailleurs affirmé que les émanations étaient "non toxiques", évoquant un gaz "de concentration très faible".

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Delphine Batho reconnaît toutefois que "plusieurs millions de personnes de Normandie et d'Ile de France" ont été dérangées par l'odeur nauséabonde. "C'est vrai que ce gaz sent très mauvais, qu'il peut y avoir des effets sanitaires légers : c'est-à-dire, des gênes, des maux de tête, des nausées… mais il n'y a pas de danger pour la santé", insiste Delphine Batho.

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"Tous les riverains qui ont des questions peuvent téléphoner au 02 32 76 55 66, ils auront des réponses à toutes leurs questions, mais il n'y avait pas de mesure d'évacuation à prendre parce que la situation est maîtrisée", a-t-elle indiqué.

• "Une négligence ou une faute". La ministre de l'Ecologie a indiqué mardi d'une enquête administrative sera ouverte sur cette pollution. Selon elle, l'émanation de gaz est "sans doute liée à "une négligence ou une faute". "Ce sera à l'enquête administrative et l'enquête judiciaire de l'établir", poursuit-elle au micro d'Europe 1. Et de conclure : "il est prématuré de dire si c'est une faute technologique ou une erreur humaine. Mais, en tout état de cause, il faudra chercher la responsabilité de l'entreprise".