Les vœux très politiques de Hollande

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Fabienne Cosnay et David Doukhan , modifié à
ANALYSE - Le président a évoqué les prochaines échéances électorales, mettant en garde contre le risque d’un vote FN.

Clins d’œil à la gauche. Son allocution était courte - 10 minutes et 15 secondes - mais François Hollande n’a pas oublié de parler aux électeurs de gauche, lors de ses vœux, mardi soir. A la veille de deux scrutions intermédiaires, les municipales en mars et les européennes en mai, le président a mis en garde contre la tentation d’un vote Front national, notamment lors des élections européennes, à l'issue desquelles le Front national ambitionne de devenir le premier parti de France.

La crainte d’un vote FN. François Hollande a ainsi donné des arguments politiques à son camp, appelant à la constitution d’une "majorité politique tournée vers l’emploi et la solidarité et non l'austérité et l'égoïsme national", a-t-il dit, mettant en garde contre "ceux qui nient l'avenir de l'Europe". Un appel à un vote de gauche, donc, alors que le parti de Marine Le Pen ambitionne de bons scores à la fois aux élections municipales et aux élections européennes.

Un président qui veut rassembler. En pleine polémique autour de l’humoriste Dieudonné, François Hollande s’est aussi posé en rempart face au racisme. "La France sera forte si elle reste solidaire, intraitable dans le respect de ses règles, de la sécurité, de l'indépendance de la justice et de la laïcité. Je serai intransigeant face à tout manquement, racisme, antisémitisme ou discrimination", a promis le chef de l'Etat. Et d'ajouter : "La République, elle, n'est pas négociable. Les lois ne sont pas négociables. Le modèle français n'est pas davantage négociable".

ayrault et hollande

Reprise en main de la réforme fiscale. François Hollande se remet aussi au centre du jeu avec la réforme fiscale, prenant le pas sur son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui avait tenté de reprendre la main avec l’annonce de cette réforme, il y a deux mois. "J'assumerai, moi-même, la responsabilité et le suivi de ce programme d'économies durant tout le quinquennat", a déclaré le président. Manière pour François Hollande de rappeler que c’est lui le patron et ce, jusqu’en 2017. Jean-Marc Ayrault ne peut pas en dire autant.