Les rendez-vous secrets de Hollande avec les syndicats

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - Tous les leaders syndicaux ont défilé dans le bureau présidentiel avant sa grande conférence de presse.

François Hollande va présenter ses vœux aux "forces vives" de la nation, mardi. Un moment très attendu par les syndicats qui ont quelques questions à poser sur le pacte de responsabilité, qui réjouit tant les patrons et fait gronder la gauche de la majorité. Selon Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, le président n'arrivera pas les mains dans les poches pour un rendez-vous qu’il a beaucoup préparé en amont.

 Le président a reçu tous les syndicats. Avant la grande conférence de presse de rentrée du chef de l’Etat, la semaine dernière, ils ont tous défilé dans le bureau présidentiel : Thierry Le Paon pour la CGT, Jean Claude Mailly chez FO, Pierre Gattaz pour le Medef mais aussi Laurent Berger de la CFDT. Des entretiens secrets non inscrits à l’agenda officiel du président. Consigne avait été donnée de ne pas faire fuiter ces conciliabules discrets, et tous ont tenu leur langue, à l’exception de Pierre Gattaz, patron des patrons, qui a vendu la mèche.

Maintenant, il va falloir aller vite ! Ces rendez-vous du soir actent un changement dans la méthode hollandaise : le président assume son pacte de responsabilité ! Sur ce sujet, le patron, c’est lui, et personne d’autre. Face à lui, chaque responsable a tenté de fixer ses propres lignes rouges. Le chef de l’Etat a écouté, parfois par politesse, comme avec le leader de la CGT, qu’il n’espère plus convaincre. La discussion a été plus constructive avec le Medef ou la CFDT, mais le message était de toute façon ailleurs : le tournant politique est assumé et il va désormais falloir faire vite. C’est ce qu’il va leur répéter mardi lors de ses vœux.

Les contreparties ? On verra plus tard. Habile tacticien, François Hollande va désormais laisser penser que la balle est dans le camp des partenaires sociaux. Pas question d’arriver devant eux avec un projet déjà ficelé. Il leur fixera en revanche un cadre de travail et annoncera que le pacte de responsabilité sera le sujet de la prochaine grande conférence sociale. Quant aux doutes sur les contreparties, le montant des baisses de charges ou sur le financement de la mesure, ils perdureront encore quelque temps. L’exercice est plus que périlleux pour François Hollande : ne pas doucher les espoirs des patrons mais convaincre les salariés qu’il n’a pas fait un chèque en blanc au Medef.