Les politiques, tous pourris ?

© Reuters
  • Copié
et Laurent Guimier , modifié à
FACT CHECKING - Les cumulards ont plus de risques d’être impliqués dans une affaire de corruption.

La phrase. Au moment de commenter les aveux de Jérôme Cahuzac, Jean-Luc Mélenchon a réclamé au micro d’Europe  1 "un grand coup de balai" dans la classe politique. "L’ancien président de la République est poursuivi pour une histoire avec une vieille dame, la présidente du FMI est poursuivie pour avoir triché. Maintenant, nous avons l’ancien ministre du Budget, et combien comme ça ? Tous les importants d’une époque se retrouvent être les inculpés de la suivante", a lâché le leader du Front de gauche. Et mercredi, le tribun a tapé plus fort encore, traitant l'ancien ministre du Budget de "salaud" :

La question. Toute une génération politique impliquée dans les affaires ? La réponse est évidemment non, mais Laurent Guimier s’en est posé une autre : où en est-on en France, en 2012, sur l’échelle de Richter du "tous pourris" ?

Les cumulards au banc des accusés. S’il n’y a pas de chiffrage global des condamnations des élus, un sénateur de droite, Jean-Louis Masson, a fait des statistiques sur les parlementaires . Sur les dix dernières années, il a constaté que 90% des élus poursuivis pour détournement de fonds publics ou corruption sont des cumulards. Un politique qui multiplie les fonctions a sept fois plus de risques d’être impliqué dans une affaire de corruption qu’un parlementaire qui ne cumule pas.

Les politiques ne jouent pas le jeu. Il existe en France une “Commission pour la transparence financière de la vie politique” qui reçoit les déclarations de patrimoine de plus de 6. 000 personnalités (les ministres, les députés, les sénateurs, les députés européens et les principaux élus locaux) Dans son rapport 2012, publié au Journal Officiel, (rapport consultable ici), cette commission écrit noir sur blanc que les élus ne jouent pas le jeu : 25% des conseillers régionaux par exemple n’ont pas transmis leur déclaration de patrimoine, alors que la loi les y oblige pourtant ! Autre symptôme : ces déclarations de patrimoine, quand elles sont transmises, ne sont pas rendues publiques... En Europe, nous sommes le seul pays, avec la Slovénie, qui gardent secrètes les déclaration de patrimoine de nos parlementaires...