Les nouvelles mesures de sécurité de Sarkozy

Après Toulouse, Sarkozy annonce de nouvelles mesures de sécurité
Après Toulouse, Sarkozy annonce de nouvelles mesures de sécurité © MAXPPP
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Hélène Favier , modifié à
Des mesures fustigées, dans la foulée, par le camp Hollande.

Le thème de sécurité ne quitte plus la campagne. Cinq jours après la "mise hors d'état de nuire" de l'auteur des sept meurtres de Toulouse et Montauban, le président-candidat a reçu, mardi, sous les ors de l'Elysée, les policiers et gendarmes qui ont participé au dénouement de l'affaire du "tueur au scooter" et égrainé une nouvelle série de mesures sur la sécurité. Mesures dignes de Big Brother, pour le camp Hollande.

 Sarkozy durcit le ton

Nicolas Sarkozy a d’abord promis "l'accélération des procédures d'expulsion" pour motif d'ordre public. Il a ensuite assuré que "tous ceux qui ont tenu des propos infamants contre la France et contre les valeurs de la République ne seront pas autorisés à entrer dans notre pays".

Le chef de l'Etat a enfin annoncé avoir demandé à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) de "vérifier de façon approfondie la situation sur notre territoire de toute personne signalée comme représentant un risque potentiel pour la sécurité nationale".

 Une annonce "absurde"

Cette dernière mesure "se situe quelque part entre Big brother et Minority Report", dénonce, interrogé par Europe1.fr,  l'avocat William Bourdon, membre du pole thématique Justice et libertés publiques de l’équipe de campagne de François Hollande.

"Certes, après une tragédie comme celle de Toulouse, il faut se remettre en cause, c’est légitime", concède l’avocat. Mais ces mesures "ne peuvent conduire qu’à de l’arbitraire. Elles ne laissent au service de police que le choix de la stigmatisation. Il n’y a aucun critère objectif et une telle annonce ne peut conduire qu'à une logique de soupçons. Si, elle était traduite en droit, cette mesure serait immanquablement retoquée par le Conseil constitutionnel et la CEDH", s’agace-t-il, fustigeant une annonce "absurde" et "démagogue".

En promettant "l’accélération des procédures d’expulsion, Nicolas Sarkozy ignore également que la France a, par exemple, déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme" pour ses procédures d’expulsion trop expéditives, "qui ne permettent pas aux demandeurs d’asiles d’avoir accès à un recours contre ces décisions".