Les européennes, le 3e tour des municipales pour l’UMP

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ANALYSE - Jean-François Copé et ses troupes veulent sanctionner François Hollande. Et ils assument (presque).

L’INFO. L’accouchement fut long et compliqué, mais l’UMP s’est (enfin) doté d’un projet pour l’Europe. Jean-François Copé l’a dévoilé jeudi en compagnie de ses têtes de listes, histoire de donner le coup d'envoi officiel de la campagne des élections européennes. L’intégralité du projet a ensuite été mis en ligne sur le site du parti, et les tracts à destination des militants ont également été dévoilés. Sur la forme, l’omniprésence de François Hollande dans la communication de l’UMP - dans un scrutin pourtant européen - surprend.

>> Europe1.fr s’est donc posé une question : les européennes ne seraient-elles, finalement, que le prolongement des élections municipales ?

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Comme l’atteste la photo ci-dessus, la première raison avancée par l’UMP pour se rendre aux runes, c’est "parce que je veux dire stop au socialisme de François Hollande qui ruine les Français et affaiblit la France en Europe." Après un long propos liminaire, le deuxième item du projet cible une nouvelle fois l’actuel chef de l’Etat :

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"Sanctionner, à nouveau, la gauche au pouvoir". Pas convaincu ? Quand les têtes de listes de l’UMP se sont fendues d’une longue tribune pour assurer de leur envie de "transformer l’Europe", le 17 avril dernier, dès le premier paragraphe, on peut lire que les européennes seront "l’occasion de sanctionner, à nouveau, la gauche au pouvoir. Après son revers cinglant aux municipales, François Hollande a gardé la même équipe et la même ligne politique. Puisque le premier avertissement adressé par les électeurs en mars a été méprisé, seul un second désaveu en mai pourra le contraindre à sortir de l’impasse."

Un très proche de Jean-François Copé assure pourtant à Europe1.fr qu’ "on ne le voit pas comme ça, non. Si on mentionne Hollande plusieurs fois, c’est que nous avons mené des études qui montrent toutes que, si la France n’existe plus au niveau européen, c’est que le président n’est pas en initiative." Et d’assurer que "les gens en veulent beaucoup à Hollande de la situation actuelle."

"Il faut passer du carton jaune au carton rouge !"Thomas Guénolé, politologue spécialiste de la droite française, en rirait presque : "l’UMP veut transformer les élections européennes en vote sanction contre François Hollande, c’est une certitude. Cela peut marcher, car le scrutin arrive très peu de temps après les municipales, donc le canevas de vote est encore en place. Et le gouvernement accumule les erreurs qui fâchent l’électorat. Mais rien n’est moins sûr pour autant", assure-t-il à Europe1.fr.

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Contacté par Europe1.fr, Guillaume Larrivé, directeur de la campagne de l’UMP pour ces européennes et député de l’Yonne (photo), assume quant à lui la stratégie de son mouvement : "c’est une nouvelle occasion donnée aux Français de sanctionner les insuffisances du pouvoir socialiste. Le nier serait hypocrite".

Quand on titille un peu notre intime de Jean-François Copé, il finit par reconnaître, du bout de lèvres, qu’ "il y a quand même un peu de vrai dans ce que vous dites. On demande à notre électorat de se mobiliser au moins autant que pour les municipales." Et de manier la métaphore footballistique pour conclure - et avouer : "comme le dit Jean-François Copé, il faut passer du carton jaune au carton rouge !"

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