Les candidats défilent à Gandrange

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le lieu, symbole de la désindustrialisation, est visité mardi par François Hollande.

De l’acierie d’ArcelorMittal de Gandrange, il ne reste aujourd’hui qu’une carcasse d’acier. "Un vieux navire échoué", préfère Henri Octave, le maire PS de la commune mosellane. Le site, fermé le 31 mars 2009, est aujourd’hui une illustration parfaite pour les candidats à la présidentielle de l’échec de la politique industrielle de Nicolas Sarkozy. C’est pourquoi certains prétendants à l’Elysée ont choisi d’ajouter Gandrange à leur agenda de campagne.

Gandrange, symbole du "plus jamais ça"

Le 22 décembre, Christine Boutin inaugurait le bal en déposant une gerbe devant "l'échec industriel du gouvernement". Mardi, c’est le candidat socialiste François Hollande, accompagné de la première secrétaire du PS Martine Aubry, qui sont attendus en Moselle. "Un déplacement prévu de longue date", assure Aurélie Filippetti, députée de Moselle et proche de François Hollande, contactée par Europe1.fr. Hasard du calendrier, Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de Gauche, se rendra lui-aussi dans le village mosellan dès le lendemain, soit mercredi.

Comme il avait sauvé Alstom en 2004, Nicolas Sarkozy voulait sauver Gandrange. C’est en tout cas la promesse qu’il avait faite aux salariés, abasourdis par l’annonce d’Arcelor Mittal de supprimer 600 des 1.100 emplois du site mosellan. Le 4 février 2008, au lendemain de son mariage avec Carla Bruni, le président avait tenu un discours ferme, promettant l’engagement de l’Etat pour maintenir l'aciérie en activité. "Nous, l’Etat, on ne se contentera pas de dire : "Il n’y a qu’à. On mettra de l’argent dans l’outil de production s’il le faut", avait-il martelé, devant des ouvriers confiants. Avec une promesse : celle de revenir en personne "pour annoncer la solution trouvée". Nicolas Sarkozy est bien revenu à Gandrange, le 15 octobre 2009. Sans parvenir à empêcher la fermeture de l’usine, quelques mois auparavant, le 31 mars 2009.

"Ce qui est arrivé à Gandrange ne doit pas arriver à Florange"

Dans ce contexte, "l’acierie d’ArcelorMittal à Gandrange est devenu le symbole du mensonge d’Etat, du "plus jamais ça". "Son histoire doit servir à construire l’avenir", estime son maire, Henri Octave, interrogé par Europe1.fr

L’occasion, donc, pour les candidats à la présidentielle, de rappeler l’échec industriel de Nicolas Sarkozy. Mais pas seulement, selon Aurélie Filippetti. Lors d’une conférence de presse, François Hollande devrait dévoiler ses projets sur le thème de la réindustrialisation et de l'innovation. Et, à la visite de Gandrange, le candidat socialiste a ajouté à son agenda celle du site d’Arcelor Mittal de Florange, aujourd’hui en sursis. Depuis le 3 octobre, le deuxième haut fourneau du site est fermé pour une durée indéterminée. "Ce qui est arrivé à Gandrange ne doit pas arriver à Florange. François Hollande parlera de l’avenir des salariés", confie Aurélie Filippetti. François Hollande doit notamment expliquer aux ouvriers du site comment il a défendu à Bruxelles la réalisation à Florange d'un projet européen de captage-stockage de CO2.