Leonarda : Valls salue le geste de générosité de Hollande

Le ministre de l'Intérieur assure dans le JDD que la famille de Leonarda "ne reviendra pas" en France.
Le ministre de l'Intérieur assure dans le JDD que la famille de Leonarda "ne reviendra pas" en France. © MAXPPP
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avec AFP
Le ministre de l'Intérieur assure dans le JDD que la famille Dibrani "ne reviendra pas" en France.

La déclaration. On ne l'avait toujours pas entendu depuis son retour précipité de Guadeloupe vendredi soir en pleine polémique sur l'expulsion d'une adolescente et de sa famille vers le Kosovo. Au lendemain de la publication des conclusions de l'enquête administrative sur les conditions de cette expulsion, Manuel Valls s'explique dans les colonnes du Journal du Dimanche. Le ministre de l'Intérieur salue le geste de "générosité" du président François Hollande qui a proposé à Leonarda de revenir pour terminer sa scolarité, tout en précisant que la famille de la jeune fille ne "reviendra pas" en France.

"Un geste fort". "C'est un geste fort du chef de l'Etat. Il a rappelé la force de la loi mais aussi sa volonté de préserver l'école des conflits de la société", a estimé de son côté le ministre de l'Intérieur qui a présenté samedi les conclusions de l'enquête sur l'expulsion de Leonarda au président de la République et au Premier ministre. "Compte tenu de sa prise en charge maladroite près d'un lieu scolaire, il a proposé à Leonarda, et à elle seule, de poursuivre sa scolarité en France", a précisé Manuel Valls. "Il revient à ses parents de bien réfléchir à cette proposition. Il y va de son avenir. S'ils acceptent, un visa spécifique lui sera remis, elle pourra poursuivre sa scolarité et son accueil sera organisé".

"J'entends l'émotion". Concernant l'émotion créée par cette affaire, il s'est dit "sensible à la situation de cette jeune fille". "J'entends l'émotion, notamment celle de la jeunesse", a-t-il assuré, mais "l'émotion ne peut pas être la seule boussole politique". "J'ai assumé mes responsabilités de ministre. Le rapport de l'Inspection générale le démontre, il n'y a pas eu de faute ni du préfet, ni de l'administration, ni des forces de l'ordre", a-t-il ajouté.

"Une politique de gauche". "La politique que je mets en oeuvre est celle du Président", a tenu à souligner Manuel Valls à propos de la polémique déclenchée jusque dans son camp par cette affaire. "Les étrangers même en famille, même avec des enfants scolarisés, dès lors qu'ils n'ont plus droit au séjour, doivent quitter le territoire. Il n'y a pas deux politiques possibles. Celle que nous menons, respectueuse des droits, est une politique de gauche", a-t-il martelé.

"Je ne me sens pas isolé". "Les critiques ne m'atteignent pas", a-t-il encore affirmé, "et je ne me sens pas du tout isolé. J'ai le soutien de parlementaires, de maires, de sympathisants de gauche et de nos compatriotes".  "Je ne répondrai pas aux attaques stériles", ajoute-t-il. "Quand elles viennent de notre propre camp, je le déplore, car cela nous affaiblit collectivement".  "Rien ne me détournera de mon cap", conclut-il. 

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