Législatives : ces duels fratricides

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Fabienne Cosnay , modifié à
A l'UMP comme au PS, certaines têtes d'affiches doivent faire face à des candidatures dissidentes.

On les appelle les dissidents. Dans tel ou tel circonscription, ils ont décidés de se présenter aux législatives coûte que coûte et se présenteront contre le candidat investi par le parti. A l'heure du dépôt des candidatures, Europe1.fr a sélectionné cinq duels fratricides à l'UMP et au PS.

Claude Guéant vs Thierry Solère

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Sa première candidature à une élection législative n'aura pas été un long fleuve tranquille. Après avoir renoncé à se présenter dans la 3e circonscription des Yvelines, actuellement occupée par Christian Blanc, le ministre de l'Intérieur s'est rebattu sur celle de Boulogne-Billancourt, une circonscription quasi-acquise à la droite. C'était sans compter la présence de Thierry Solère, maire-adjoint UMP de la ville, qui a décidé de maintenir sa candidature à la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, malgré son exclusion provisoire de l'UMP. Le dissident Solère est du genre pugnace. Pendant la campagne, il n'a cessé d'attaquer bille en tête l'ancien locataire de la place Beauvau, dénonçant son absence d'ancrage local.

Henri Guaino vs Olivier Delaporte

C'est au peuple de décider", a lancé l'UMP Henri Guaino, avant de réclamer une nouvelle fois un référendum

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Contraint de faire ses valises, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, s'est trouvé une circonscription à la dernière minute. Le 11 mai, la "plume" de l'ancien président a été investie par l'UMP dans la 3e circonscription des Yvelines, où Nicolas Sarkozy a recueilli plus de 63% des voix au second tour de la présidentielle. Olivier Delaporte, maire de La Celle-Saint-Cloud depuis 14 ans, a décidé de maintenir sa candidature. "Je suis enraciné ici, j’ai les soutiens de maires et des électeurs. [...] Je suis un humble candidat face à un puissant homme de l’appareil d’Etat", avait-t-il confié à 20 minutes. Olivier Delaporte a confirmé, jeudi, sur son compte Twitter qu'il maintenait sa candidature.

Guillaume Peltier contre Thibault Coulon

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Le Monsieur "sondages" de l'UMP et ancien porte-parole adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Peltier, est  en mauvaise posture à Tours. Sa candidature est fortement contestée, au sein même de l'UMP locale. "Ce proche de Monsieur Buisson est personnellement responsable aujourd'hui de la perte de la plus importante de nos élections, comme hier il l'a été de la perte de la première circonscription d'Indre-et-Loire. À mes yeux, il n'a plus aucune légitimité pour porter les couleurs de la droite républicaine", a confié Pascal Ménage, député UMP de Tours entre 2004 et 2007. Thibault Coulon, candidat divers droite, a décidé de quitter l'UMP après que Guillaume Peltier ait été investi par l'UMP. Il se présente contre lui, le 10 juin. Résultat : la droite est divisée et le candidat socialiste, Jean-Patrick Gille, devrait être réélu sans difficultés.

Ségolène Royal contre Olivier Falorni

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D'un côté, Ségolène Royal, ancienne candidate à la présidentielle. De l'autre, Olivier Falorni, secrétaire fédéral du Parti socialiste de Charente-Maritime. Les deux candidats se disputent la première circonscription de la La Rochelle. Olivier Falorni, exclu du PS, a décidé de présenter sa candidature en dissidence et tire à boulets rouges sur Ségolène Royal, rappelant qu'elle briguera la présidence de l'Assemblée nationale en cas de victoire de la gauche aux législatives. "La première circonscription de La Rochelle n'a pas vocation à devenir un terrain d'atterrissage où on installe un trampoline pour rebondir aussitôt sur un perchoir", a-t-il persiflé.

Kader Arif contre Daniel Ruffat et Gilbert Hébrard

Kader Arif

Ce très proche de François Hollande, nommé ministre délégué aux anciens Combattants, doit faire face à deux candidatures socialistes dissidentes dans la 10ème circonscription de Haute-Garonne. Celles de Gilbert Hébrard, conseiller général de Caraman et de Daniel Ruffat, maire de Sainte-Foy-d'Aigrefeuille. Ces deux socialistes locaux contestent le gel de la circonscription en faveur d’un candidat issu de la diversité sans le vote des militants. Un "diktat parisien", dénonce Gilbert Hébrard. "J'ai dit à Kader qu'on avait évité le vote des militants, mais qu'on n'éviterait pas celui des électeurs. C'est le vote des électeurs qui tiendra lieu de primaire", a-t-il assuré, même si c'est "la mort dans l'âme qu'il se présente contre son camp". Malgré ses dissidences, la circonscription devrait rester à gauche. En Haute-Garonne, le PS et ses alliés espèrent réaliser le grand chelem dans les dix circonscriptions.