Lagarde rejette le "R de la rigueur"

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La ministre de l’Economie a promis dimanche sur Europe 1 un "retournement" de conjoncture.

Christine Lagarde, invitée dimanche du Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France, a détaillé sa stratégie des "3 R" pour sortir de la crise économique : "relance, réforme et redressement des finances publiques". Après les élections régionales, le quatrième R sera-t-il celui de la "rigueur", comme l’affirme l’opposition ? "Non, mon 4e R, c’est résultat", a insisté la ministre de l’Economie. Elle a qualifié un éventuel plan d’austérité de "fantasme absolu".

Un "retournement" en 2010

Des hausses d’impôt ? "Surtout pas", s’est également insurgée Christine Lagarde. "Si on se met à faire des hausses d’impôt maintenant, on est certain de donner un coup de frein à une croissance qui est là", a assuré la ministre de l’Economie.

Christine Lagarde a ainsi promis que l’année 2010 serait marquée par un "retournement" de conjoncture. "Nous aurons des destructions d’emplois pendant toute une partie de l’année 2010. Mais si la demande adressée à la France par l’extérieur et si l’investissement par le secteur privé prend le relais de l’investissement public, on devrait sortir de cette situation-là pendant l’année 2010", a-t-elle assuré. Tout en ne renonçant pas au conditionnel.

Interrogée sur le cas des chômeurs en fin de droit, Christine Lagarde a expliqué que le gouvernement était déterminé à "faire du sur-mesure", mettant notamment l’accent sur "des mécanismes de formation rémunérée". Des budgets devraient être débloqués fin mars. Au même moment, le projet de loi pour encadrer les crédits à la consommation des particuliers devrait être étudié à l’Assemblée nationale. Dans ce domaine, Christine Lagarde s’est encore dite "scandalisée par les excès et les abus".

"On ne laissera pas un repreneur fantasque reprendre Heuliez", a par ailleurs assuré la ministre de l'Economie, alors qu'un investisseur turc serait prêt à participer à un nouveau tour de table sur l'avenir de l'équipementier automobile. Le précédent repreneur, qui s'est finalement retiré, était soutenu par la présidente de région Ségolène Royal.

La Grèce dans la zone euro

"Il est hors de question que la Grèce sorte de la zone euro", a par ailleurs lancé la ministre française, interrogée sur le cas de ce pays dont la dette est abyssale. "La Grèce ne sera pas aux abois et trouvera son refinancement, à condition bien entendu qu’elle respecte les engagements qu’elle a pris dans son programme de stabilisation", a assuré Christine Lagarde.

Revenant en France, Christine Lagarde a balayé d’un revers de main les polémiques "dérisoires" autour de la non-venue de Nicolas Sarkozy à l’inauguration du Salon de l’agriculture. Le chef de l’Etat "ne méprise pas du tout" les agriculteurs, a-t-elle assuré. A quelques semaines des régionales, elle en a profité pour pointer du doigt ceux "qui augmentent les impôts et ne font pas beaucoup".