La "prof" NKM veut former les élus à internet

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Antoine Bayet , modifié à
VIDEO – Dans la foulée de la mobilisation en ligne contre Hadopi, la secrétaire d’Etat lance les "Ateliers de l’élu 2.0"...

Ils n’ont pas eu peur de frôler la caricature. Un iPhone à la main, les yeux rivés sur leurs fils "twitter" respectifs, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’économie numérique, et Yannick Favennec, député (UMP), ont présenté les "ateliers de l’élu 2.0", mardi matin devant quelques journalistes.

Utilisatrice des réseaux sociaux, "NKM" s’était notamment fait remarquer en annonçant sa grossesse sur sa page Facebook. Député de la Mayenne, Yannick Favennec, est, de son côté, suivi par un peu plus de 200 personnes sur Twitter, où il multiplie les photos légendées, à l'intérieur de l'hémicycle ou pour présenter son nouveau collègue David Douillet.

Ces sessions, dites de "sensibilisation à l’internet", ont été ouvertes aux parlementaires de gauche comme de droite. Les 90 élus inscrits (voir la liste - format PDF), "qui doivent venir en personne et non envoyer leurs assistants", insiste la secrétaire d’Etat, se verront proposer mercredi un premier module "d’initiation générale" assuré par Nathalie Kosciusko-Morizet en personne. "Pour la majorité des élus, impact et usages des réseaux sociaux en ligne restent encore confus, voire abstraits", justifient les services de la secrétaire d'Etat, dans un communiqué détaillant l'opération.

Viendront ensuite des "travaux pratiques", aux noms évocateurs : "mettre en place une veille efficace", "dialoguer avec les citoyens", "le web 2.0 au service de votre mandat". La "prof" NKM confiera l’encadrement de ces sessions à plusieurs personnalités de l’internet français : le directeur général de Google France (Mats Carduner) un journaliste (David Abiker), et plusieurs sociétés de conseil en communication web (Benoît Thieulin, de la Netscouade, et Nicolas Vanbremeersch, de Spintank) seront ainsi les référents d’un jour des parlementaires "apprentis-internautes".

Création d’une "hotline" pour les élus, rôle des intervenants : NKM présente une partie des dispositifs destinés à inciter les parlementaires à pratiquer le web social.

Le très agité débat autour du projet de loi Hadopi a été l’un des déclencheurs de ces ateliers, reconnaît Nathalie Kosciusko-Morizet : selon elle, les débats qui ont entouré l’examen du texte ont eu pour conséquence "d’envoyer vers le monde parlementaire des internautes" qui ne s’y intéressaient que peu alors. Et la secrétaire d’Etat de citer, notamment, l’exemple du controversé site internet nosdeputes.fr, qui passe au crible l'activité des parlementaires avec une grille de lecture avant tout quantitative.

Cet intérêt des internautes pour le monde parlementaire fait partie des "effets connexes positifs" de la mobilisation anti-Hadopi, assure encore "NKM", qui, à l’époque, était restée soigneusement éloignée des débats autour du projet de loi, se retranchant derrière la "répartition des rôles" au sein du gouvernement qui faisait du ministère de la Culture le porteur du projet.