La hausse du Smic est "dérisoire"

© EUROPE 1
  • Copié
, modifié à
Jean-Luc Mélenchon estime que la hausse de 2% du Smic n'est pas suffisante.

Jean-Luc Mélenchon a estimé dimanche qu'un coup de pouce de 2% au Smic en juillet serait "dérisoire". Le leader du Front de gauche plaide en effet pour une hausse "de plus de 4 points". Jean-Luc Mélenchon réagissait aux informations des Échos qui ont avancé l'hypothèse d'une augmentation de 2% du Smic. Une des organisations consultées par le gouvernement évoquait quant à elle des discussions sur une hypothèse de 2,5%.

Pour une augmentation de 4%

"Oui je crois que l'adjectif dérisoire s'applique et que c'est une erreur", a déclaré la candidat du Front de gauche à la présidentielle, invité dimanche matin du Grand Rendez-vous Europe1 - i>TELE - Le Parisien - Aujourd’hui en France.

"Si on avait appliqué ce que François Hollande lui-même a dit sur la façon d'augmenter le Smic, c'est-à-dire en l'indexant sur la moitié de la croissance, et si l'on prend le bilan de Nicolas Sarkozy, qui n'a pas augmenté le Smic, il aurait fallu rattraper cela, et augmenter le Smic de 4%", a estimé Jean-Luc Mélenchon.

"Le Smic devrait être augmenté de 4%" :

"On n'a pas le même diagnostic"

Avec cette prise de position ce dernier se positionne donc en opposition avec le PS. Dans la droite ligne de sa campagne des législatives, Jean-Luc Mélenchon marque sa différence avec les socialiste et ne se présente pas comme un allier. "Nous n'avons pas du tout la même évaluation de ce qu'il y a lieu de faire au plan économique avec les socialistes, ce n'est pas une nouveauté. Par conséquent je ne suis pas surpris de les voir ne pas attacher vraiment d'importance à l'augmentation du Smic", a-t-il expliqué. Son crédo : s'opposer au gouvernement quand il le faut, mais de "manière constructive". "Le Front de gauche ne votera jamais de motion de censure à l'Assemblée", avance-t-il par exemple, et assure qu'il faut "laisser le temps aux ministres de faire leurs preuves."

Mais l'ancien candidat à la présidentielle du Front de gauche estime aussi qu'il "n'a pas le même diagnostic" que le PS pour répondre à la crise. "Nous, nous pensons au contraire que c'est le Smic qu'il faut pousser en avant, parce que par un effet de contagion ensuite tous les salaires progressent et parce que tel qu'il est le Smic ne permet pas de vivre, notamment dans les grandes agglomérations urbaines", a-t-il précisé. "Les entreprises ont besoin de voir leur activité redémarrer. Or les gens payés au Smic dépensent toute leur paye et n'épargne pas, cela relance la consommation et donc le carnet de commande des entreprises", développe-t-il.  

La hausse du Smic sera annoncée par le ministre du Travail Michel Sapin mardi à la Commission nationale de la négociation collective. Le gouvernement a préparé les esprits à une ampleur limitée, au risque de décevoir les attentes.