La CGT appelle à voter contre Sarkozy

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avec AFP , modifié à
La centrale de Montreuil estime que sa réélection conduirait à de "nouveaux reculs sociaux".

La confédération générale du travail (CGT) ne s'en cache pas, elle n'est "pas neutre". Dans une démarche exceptionnelle, la direction de la CGT a appelé mardi à un "changement politique", estimant que la réélection de Nicolas Sarkozy conduirait à de "nouveaux reculs sociaux".

Dans une déclaration adoptée à l'unanimité par la commission exécutive, la CGT estime que l'élection présidentielle "est un rendez-vous important pour l'expression démocratique" et, "à ce titre, la CGT ne saurait être neutre, surtout au regard de la situation", détaille la déclaration.

Si l'actuel président était réélu, "la société française vivrait des clivages plus violents encore et s'enfoncerait encore plus dans la crise", souligne la CGT. Nicolas Sarkozy "a érigé le pouvoir personnel en méthode de gouvernement", dénonce encore le premier syndicat français, pour qui "le changement de politique pour conquérir la justice sociale, aider au vivre ensemble devient incontournable".

Une charge inédite

Bernard Thibault, le secrétaire général du syndicat, avait déjà affirmé qu'il voterait contre Nicolas Sarkozy à la présidentielle, tout en soulignant que la centrale n'appelait pas à voter en faveur d'un candidat.

Si la charge de la CGT contre Nicolas Sarkozy reste inédite, elle s'explique selon la CGT par le "bilan de ce quinquennat" et "la méthode employée" par le président sortant, indique la CGT. Pour le syndicat, "l'essentiel" de l'action de Nicolas Sarkozy a "consisté à favoriser les actionnaires et les plus riches".

La CGT veut un Smic à 1.700 euros

"Il a choisi de ne pas répondre aux grandes mobilisations nationales de 2009 pour une autre répartition des richesses" et "en 2010, c'est par le passage en force qu'il a imposé le recul de l'âge de départ en retraite aux millions de manifestants", abonde la confédération.

La CGT rappelle ses "exigences" pour sortir de la crise, notamment une revalorisation des salaires et des minima sociaux, avec un Smic à 1700 euros - une mesure proposée par Jean-Luc Mélenchon -, un "contrôle des aides publiques aux entreprise", des "alternatives aux licenciements", la "suppression" des exonérations sur les heures supplémentaires", ou encore une "réforme en profondeur" de la fiscalité".