L’opération Serval a-t-elle duré trop longtemps ?

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Kim Biegatch et Laurent Guimier , modifié à
FACT-CHECKING - Alain Juppé affirme que François Hollande avait promis une intervention au Mali de 3 mois maximum. Vrai ou faux ?

LA PHRASE - Le maire de Bordeaux Alain Juppé était l’invité de Jean-Pierre Elkabach vendredi dernier. Alors que la France déploie ses troupes en Centrafrique, l’élu appelle à un peu de prudence. Selon lui, François Hollande s’est peut être engagé un peu rapidement.

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"Est-ce que nous avons les moyens de multiplier ce genre d’interventions ? J’entendais que le président déclarait : "c’est pour deux ou trois mois". Il nous a dit la même chose pour le Mali. On devait se retirer au bout de deux ou trois mois. On y est toujours avec plus d’un millier d’hommes sur le terrain", conclut Alain Juppé. 

>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration : 

Le temps qu’il faudra. Le 11 janvier 2013, François Hollande déclenche l’intervention militaire au Mali. Le jour même, lors d’une déclaration à la télévision, il annonce que cette opération "durera le temps nécessaire". Le 2 février 2013, le président de la République est en visite officielle au Mali. A la fin de son discours, il promet que la France restera "le temps qu’il faudra".

Ligne officielle. Au gouvernement, les choses sont claires. Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères se sont d’ailleurs toujours contenté d’évoquer un remplacement progressif des 4.000 soldats français par des militaires africains. Contrairement à ce qu’affirme Alain Juppé, ils n’ont jamais évoqué un retrait définitif.

Un retrait ralenti. Le dernier point de situation du ministère de la Défense nous apprend que 2.800 militaires français sont encore sur place. Or, François Hollande en avait promis beaucoup moins pour cette fin d’année. Au mois de mars, il estimait que seul un millier d’hommes serait au Mali fin 2013. C’est sur ce point que l’opposition peut attaquer le chef de l’État.

ALORS VRAI OU FAUX ? Alain Juppé se trompe lorsqu’il affirme que François Hollande avait promis une intervention de seulement quelques semaines.