L’indélogeable Monsieur Chevènement

L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, 72 ans, qui a annoncé samedi dernier sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, occupe toujours un logement social de la régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), au grand dam de la mairie qui voudrait le voir partir.
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, 72 ans, qui a annoncé samedi dernier sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, occupe toujours un logement social de la régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), au grand dam de la mairie qui voudrait le voir partir. © REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
Candidat à la présidentielle, Chevènement refuse de quitter son logement social près du Panthéon.

Beau cinq pièces, 120 m2, rue Descartes dans le Ve arrondissement de Paris, quartier du Panthéon, loyer imbattable de 1519 euros - deux fois en-dessous des prix du marché. Locataire : Jean-Pierre Chevènement. Le candidat à la présidentielle de 2012 occupe en effet - depuis 28 ans - un logement à bas pris de la Régie immobilière de la Ville de Paris et refuse de quitter les lieux, malgré les relances incessantes de la mairie de Paris.

Chevènement refuse de quitter son logement social

En 2007 par exemple à la suite d’un article du Canard enchaîné, Jean-Yves Mano adjoint au maire de Paris chargé du Logement, avait exhorté l’homme politique à quitter ce logement, à vocation sociale et réservé de principe aux foyers plus modestes.

En 2008 ensuite, puis en 2009 et jusqu’en juillet dernier, Pierre Aidenbaum, maire du IIIe et président de la Régie immobilière de la Ville de Paris a également envoyé plusieurs courriers à Jean-Pierre Chevènement, lui demandant de déménager. Réponse de l’intéressé : non. Et le sénateur de Belfort d’ajouter que le PS ne cherche ainsi qu'à "porter atteinte à sa réputation d’honnêteté".

La Régie Immobilière de Paris est ici bloquée : à 72 ans, Jean-Pierre Chevènement est indélogeable selon la loi.

 

Un passif en 2007 : un appartement HLM de Belfort

Jean-Pierre Chevènement semble, de son côté, persuadé de son bon droit : "Je suis candidat à l’élection présidentielle depuis trois jours et ces ragots ressortent", s’est-il indigné, mardi sur l’Express.fr. Dans son équipe de campagne, on est moins prolixe. Interrogé par Europe1.fr, son porte-parole, par exemple, s'est refusé à tout commentaire sur "ces manœuvres", qui risquent pourtant de pourrir leur campagne électorale.

En 2007 déjà, un candidat Divers droite aux élections municipales de Belfort avait regretté l'occupation depuis 1998 par Jean-Pierre Chevènement d'un logement HLM dans la ville. Sous la pression, l'élu avait fini par quitter ce logement, loué à 750 euros, mais s’était refusé à lâcher celui de Paris.