L'après-Borloo observé de près au PS

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Caroline Roux et Fabienne Cosnay , modifié à
L'INFO POLITIQUE - Au gouvernement, l'UDI est désormais vu comme un allié potentiel.

Le contexte. L'ancienne ministre Rama Yade et le maire de Nancy Laurent Hénart se sont déclarés tous deux candidats à la présidence du Parti radical pour succéder à Jean-Louis Borloo, qui a abandonné début avril tous ses mandats et fonctions politiques pour raison de santé. Et cette succession est suivie avec beaucoup d'attention par les socialistes, explique l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux.

Garder un œil au cas où. "Le prochain congrès de l’UDI sera politiquement l'un des moments clés de ces prochains mois". Ce n'est pas un centriste qui fait cette confidence mais le nouveau patron de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis. L'exécutif a pu mesurer mardi, lors du vote à l'Assemblée du programme de stabilité, à quel point sa majorité est fragile.

La main tendue. "Les socialistes savent maintenant qu’ils auront peut être à tendre la main aux centristes. Alors ils gardent un œil sur les batailles internes au centre", décrypte Caroline Roux. On peut ainsi entendre les ténors du PS se pencher sur le cas de Rama Yade ou Laurent Hénard, tous deux candidats à la présidence du Parti radical, composante de l'UDI. "Lequel des deux sortira vainqueur ?" se demande t-on à Solférino ? La médiatique ancienne ministre de Nicolas Sarkozy qui plaît aux militants du Parti radical ou le maire de Nancy soutenu par les cadres ? Celle qui veut faire exister médiatiquement le vieux parti ou celui qui incarne la continuité ? Réponse au mois de juin.

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© REUTERS

Des contacts entre Valls et l'UDI. En attendant, celui qui fait l’objet de toutes les attentions, c’est Yves Jégo, le président par intérim de l'UDI. L'élu de Seine-et-Marne a reçu cette semaine un coup de fil de Manuel Valls. Les deux hommes ont prévu de se voir dans les prochains jours. Mercredi soir, le Premier ministre a reçu à Matignon les présidents des groupes parlementaires centristes de l'UDI, le député Philippe Vigier et le sénateur François Zocchetto, au moment où leur parti s'engage sur la voie de "l'opposition constructive".

"Le centre a quitté l'opposition". Le vote sur les 50 milliards d'euros d'économies a changé la donne. Mardi, lors du vote des députés sur le programme de responsabilité budgétaire, trois députés UDI ont donné leurs voix au plan Valls, 17 se sont abstenus (pour 7 contre). "Pour la première fois, le centre, en s’abstenant, a quitté le territoire de l’opposition. La droite est coupée en deux", se félicite un cador du PS. Du coté de l’UDI, on mesure l’opportunité historique de compter, de revenir au centre du jeu. Mais pas question de s’installer dans le rôle de béquille du PS. L'idée est plutôt de faire monter les enchères, d’obtenir des avancées sur plusieurs dossiers (emplois à domicile, l’apprentissage ou encore la réforme territoriale) en échange d’une abstention bienveillante.