L'Elysée prêt à grignoter le quotient familial

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et Alexandre Kara , modifié à
INFO E1 - L’Elysée privilégie une baisse du quotient familial à la modulation des allocations familiales, trop sensible.

Depuis maintenant plusieurs mois, le gouvernement a fait part de son intention de dégager des économies dans le domaine des aides aux familles. Longtemps, une modulation des allocations familiales en fonction du revenu du foyer a tenu la corde. Mais désormais, selon les informations d’Europe 1, François Hollande lui-même a changé d’avis il y a quelques jours et penche désormais en faveur d’une baisse du quotient familial, ce dispositif qui permet aux familles d'alléger leurs factures fiscales. C'est lundi matin que le gouvernement, dans le cadre du lancement de sa réforme de la politique familiale, doit l'annoncer.

"Nous devons renflouer cette branche famille". En déplacement à Castres, François Hollande a évoqué jeudi la nécessité d'une telle réforme. "Nous devons renflouer cette branche famille, à laquelle les Français sont très attachés, et qui assure les prestations familiales, mais aussi le financement d’un certain nombre d’équipements notamment pour la garde d’enfants", a expliqué le chef de l'Etat qui a assuré que la décision n'était pas tranchée. "La décision sera prise dimanche et présentée à l’ensemble du mouvement familial et aux partenaires sociaux lundi par le Premier ministre", a-t-il précisé.

Objectif : un milliard d’euros supplémentaires. Le plafonnement du quotient familial, qui correspond à la somme maximale que peut toucher un foyer fiscal par enfant, devrait vraisemblablement être ramené de 2.000  à 1.500 euros, comme le préconisait le rapport Fragonard, remis fin avril au gouvernement. Grâce à cette solution, l’Etat espère dégager près d'un milliard de recettes supplémentaires. L’Elysée a beau s’en défendre, il s’agit bien d’une hausse d’impôt et non pas d’économies. Au plus haut sommet de l’Etat, on préfère parler de réduction d’une niche fiscale.

Un choix plus juste… Si l’Elysée a choisi de s’attaquer au quotient familial plutôt qu’aux allocations familiales, c’est parce qu’il considère cette solution plus juste et plus facile à mettre en œuvre. La baisse du plafond du quotient familial ne concerne en effet que les foyers dépassant un certain revenu. Et donc les familles les plus aisées.

…Et politiquement plus sûr. Mais la raison principale de ce revirement est politique. Il s’agit de conserver la philosophie originelle de ces allocations, c'est-à-dire l’universalité du système, à laquelle associations familiales et syndicats sont fortement attachés. Il s’agit surtout d’éviter une récupération par l’opposition. Après la fin du débat sur le mariage pour tous, l’Elysée veut éviter à tous prix de voir à nouveau des familles dans la rue.