INFO E1 - Le Cran réclame le vote obligatoire

Louis-Georges Tin, récent président du Cran, s'attaque au "cercle vicieux" de l'abstention.
Louis-Georges Tin, récent président du Cran, s'attaque au "cercle vicieux" de l'abstention. © MAXPPP
  • Copié
et Thierry Guerrier , modifié à
L’association s'appuie sur un sondage pour interpeller les candidats à la présidentielle.

Le 7 décembre dernier, Le Cran (Conseil représentatif des associations noires) a lancé dans une relative discrétion une campagne pour rendre le vote obligatoire afin de contrer "la montée de l’abstention", selon les mots de son président Louis-Georges Tin. Près d’une semaine plus tard, l’association en remet une couche. En s’appuyant sur un sondage TNS Sofrès, qu’Europe 1.fr révèle mardi en exclusivité, le Cran en appelle cette fois aux candidats à l’élection présidentielle de 2012.

Une question qui "transcende les clivages partisans"

Car cette étudie vient conforter l’association dans sa conviction. Selon ce sondage, 32% des Français sont plutôt favorables à l'instauration de cette mesure, et 25% y sont tout à fait favorables. Soit une majorité de 57%. A l’inverse, 38 % des personnes interrogées se sont déclarées défavorables au vote obligatoire. Fait remarquable, la mesure est approuvée par 62% des sympathisants de gauche, et par 64% des sympathisants de droite. "Autant dire qu'elle transcende les clivages partisans", se félicite le Cran dans un communiqué.

L’association noire en profite donc pour tenter de faire entrer le débat dans la campagne présidentielle. "Nous devons aller plus loin. C'est pourquoi nous appelons les candidats à l'élection présidentielle à se saisir de cet enjeu citoyen", a annoncé Louis-Georges Tin. "Il convient désormais d'instaurer un vaste débat en France sur la mise en place du vote obligatoire, afin de lutter contre l'abstention."

Des contacts avec les candidats

Lutter contre l’abstention, mais pas seulement.  "Les personnes les plus défavorisées votent le moins, les politiques ne s'intéressent pas à eux parce qu'ils ne votent pas, c'est un cercle vicieux", a déploré Louis-Georges Tin, élu président du Cran le 19 novembre. "La faiblesse des politiques sociales" et la "montée mécanique de l'extrême-droite" touchent "directement "les populations noires" des quartiers défavorisés, mais "c'est une question pour l'ensemble des Français", a expliqué le président de l’association, qui propose de prendre en compte le vote blanc et d'instaurer une sanction "qui ne soit pas financière", pour ceux qui s'abstiennent.

Le Cran a donc commencé à prendre des contacts avec les entourages des principaux candidats à l’élection présidentielle. Selon les informations d’Europe 1, rendez-vous a été pris dès mardi avec Stéphane Le Foll, responsable de l’organisation de la campagne de François Hollande.