Hulot en piste pour 2012

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Plana Radenovic avec Camille Langlade , modifié à
L’animateur de TF1 a annoncé sa candidature mercredi à Sevran et a sollicité le soutien d'EELV.

"J'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle et de mettre le capital de confiance que j'ai essayé de construire au seul service du changement", a déclaré Nicolas Hulot mercredi dans la salle des fêtes de Sevran, en Seine-Saint-Denis. Un lieu qui est loin d'être anodin pour la déclaration de l'animateur vedette d'Ushuaïa, sur TF1, qui compte axer son programme sur le "social". Sur l'estrade, Nicolas Hulot a été annoncé aux journalistes par Stéphane Gatignon, maire Europe Ecologie - Les Verts (EELV)de Sevran : "je tiens à saluer chaleureusement Nicolas Hulot, qui a choisi Sevran plutôt qu'un salon parisien", a-t-il affirmé.

Le "changement de cap", appelé de ses vœux par Nicolas Hulot, se situe clairement à gauche : il repose en effet sur une volonté de construire "une société nouvelle" à la fois "écologique et sociale".

Une société qui s'érigerait en opposition au "productivisme sans fin", ainsi qu'au délire ultra-libéral" en cours actuellement, fustige-t-il :

Scooter électrique

Nicolas Hulot a d'ailleurs choisi une mise en scène très sobre pour distiller son discours alternatif : arrivé en scooter électrique par une porte dérobée, il a parlé vingt minutes devant un fond dépouillé, avec pour seul décor quelques plantes vertes. Dans une salle fermée aux habitants et mêmes aux membres d'EELV qui voulaient afficher leur soutien, Nicolas Hulot a voulu s'adresser aux Français. Il a même refusé de répondre aux questions des nombreux journalistes venus pour l'occasion.

Nicolas Hulot compte toutefois tirer profit de son expérience télévisuelle pour légitimer sa candidature : "depuis 35 ans que je parcoure le monde j’ai vu le monde changer", affirme-t-il, mettant en avant les "équilibres sociaux" qui "chancellent" et "l'équilibre climatique" qui se dérègle". "Le progrès est devenu un immense malentendu", a martelé l'écologiste médiatique. "Rien dans mon ADN n’aurait pu laisser présager un seul instant ma démarche", a-t-il poursuivi. Mais, s'il a décidé d'enfin entrer dans la course à la présidentielle, c'est qu'il y a "urgence" : "l'humanité est sur le point d'anéantir sa propre espèce".

Un projet "incompatible" avec l'UMP

Nicolas Hulot a également souhaité inscrire sa démarche à l'intérieur même d'EELV : "Je sollicite le soutien de l’ensemble des écologistes et notamment s’ils le souhaitent mes amis d'EELV", a-t-il précisé. Dans une interview au Nouvel Observateur à paraître jeudi, il révèle finalement qu’il participera bien à une "primaire de l’écologie". "Je recherche en premier lieu le soutien de toutes celles et tous ceux qui ne résignent pas au déclin conjoint de l'homme et de la nature. A commencer par les plus convaincus, c'est-à-dire l'ensemble des écologistes au premier rang desquels les adhérents et les coopérateurs d'Europe Ecologie-Les Verts", explique-t-il dans l’hebdomadaire.

Néanmoins, Nicolas Hulot l'a précisé, son projet est "incompatible avec les politiques du pouvoir en place en France", et sa candidature s’inscrit "à l’opposé des choix et des méthodes de la majorité actuelle". L'homme du Grenelle de l'environnement en 2007 et du "Pacte écologique", signé par plusieurs candidats, notamment Nicolas Sarkozy, lors de la dernière présidentielle, a souhaité clarifier sa position. Sans pour autant accorder un "blanc-seing" aux candidats de gauche. Une position encore un peu floue.