Hortefeux prêt à recevoir André Vingt-Trois

© EUROPE 1
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
VIDÉO - Le patron des évêques français s'est lui aussi dit "tout disposé" à rencontrer le ministre.

"Si certains [hommes d'Eglise] souhaitent me rencontrer, je serais heureux de le faire", a assuré Brice Hortefeux, lundi matin sur Europe 1. Le ministre de l'Intérieur s'exprimait au lendemain de la prise de parole d'un prêtre et d'un cardinal, très critiques à l'égard des expulsions de Roms en France.

Dimanche, le père Arthur Hervet, très impliqué dans la défense des Roms, et Mgr Christophe Dufour ont, en effet, fait cause commune pour dénoncer de manière parfois virulente la politique sécuritaire du gouvernement français.

"J'ai entendu ce qu'a dit le Pape"

Sans évoquer explicitement la situation française, le pape Benoît XVI, qui s'exprimait dimanche depuis sa résidence d'été de Castel Gandolfo, près de Rome, a lui aussi fait référence aux expulsions de Roms par la France.

"J'ai entendu, avec attention, ce qu'a dit le Pape", a insisté Brice Hortefeux et "je suis tout a fait disposé à recevoir, s'il le souhaite, le président de la conférence épiscopale, le cardinal Vingt-Trois, accompagné de ceux qu'il souhaitera", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

Quelques minutes plus tard, le cardinal Vingt-Trois se disait, lui aussi, "tout disposé" à rencontrer le ministre.

"Nous agissons dans le cadre de la loi"

"Je ne stigmatise pas une communauté", a encore martelé Brice Hortefeux, lundi matin.

"Il y a une réalité simple dans notre pays : c'est que l'on doit respecter des lois et la loi dit qu'il est interdit d'occuper des aires sans autorisation (...). Nous agissons dans le cadre des lois", s'est-il encore justifié.

"850 Roms" reconduits dans leur pays

Le ministre de l'Intérieur a ensuite fait le point sur la situation française : "Aujourd'hui, il y a 88 camps qui ont été démantelés et il y aura 850 Roms qui seront reconduits - sur la base du volontariat et avec un concours financier - dans leur pays", a-t-il précisé.

Le dispositif dit "d'aide au retour volontaire" consiste en un soutien financier de l’ordre de 300 euros pour les adultes, plus 100 euros par enfant mineur. Pour empêcher le retour de ceux qui ont déjà bénéficié, les autorités ont décidé de modifier le fichier Oscar.

Ainsi à partir du 1er septembre, les forces de l’ordre vont pouvoir ajouter dans la base de données les empreintes digitales de ceux concernés par ce dispositif. Une même personne ne pourra donc en théorie pas bénéficier deux fois des "aides" allouées par la France.