Hollande promet l'orthodoxie budgétaire

Hollande promet qu'il n'y aura pas de hausse généralisée des impôts.
Hollande promet qu'il n'y aura pas de hausse généralisée des impôts. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
L'effort de réduction du déficit public sera "le plus important depuis 30 ans", prévient le chef de l'Etat.

Alors que son intervention sur TF1 dimanche soir est très attendue et que le gouvernement tente de boucler le projet de budget pour l'an prochain, François Hollande poursuit sa séquence "dramatisation" amorcée à la rentrée. Vendredi, lors d'une audience solennelle de la Cour des comptes, gardienne du temple budgétaire, le chef de l'Etat a une nouvelle fois voulu tenir un discours de vérité sur les finances du pays et annoncé la couleur : l'effort de réduction du déficit public sera "le plus important depuis 30 ans". L'occasion de réaffirmer certains objectifs et de faire quelques annonces.

L'objectif de 3% de déficit en 2013 maintenu. François Hollande a "confirmé l'engagement pris par la France de ramener le déficit public à 3% (du produit intérieur brut) à la fin de l'année 2013. "Ce sera l'effort budgétaire le plus important depuis 30 ans", a ajouté le président de la République. Un objectif que François Hollande veut respecter afin de "préserver la qualité de la signature de la France à l'égard des marchés pour financer notre dette à des taux d'intérêt les plus bas possible, ce qui est le cas aujourd'hui", mais aussi "pour retrouver des marges de manœuvre nécessaires" pour l'avenir.

Une concertation sur les dépenses publiques. François Hollande a réaffirmé son objectif de maîtrise de la dépense publique. Égratignant à nouveau la Révision générale des politiques publiques (RGPP) mise en place par Nicolas Sarkozy, jugée "mécanique et purement comptable" le chef de l'Etat a une solution de substitution : "un séminaire gouvernemental sur la modernisation de l'action publique" sera mis en place fin septembre, qui "sous l'autorité du Premier ministre" Jean-Marc Ayrault. "A son issue sera élaborée une feuille de route interministérielle sur les missions prioritaires de l'Etat", un Etat qu'il souhaite "stratège", "protecteur" et garant de la cohésion sociale, territoriale et environnementale, a-t-il insisté. Cette "feuille de route" fera ensuite l'objet d'une "concertation" express, au niveau central et local, "qui sera achevée à la fin du mois de novembre".

Mais pas de hausse généralisée des impôts. Si le président de la République a promis que l'effort serait "justement partagé" entre tous les Français, il s'est refusé, "avec le gouvernement, à une augmentation générale et indifférenciée des impôts sur les ménages, qui dégraderait leur pouvoir d'achat". "Ceux qui ont le plus devront acquitter davantage", a-t-il ajouté. Quant aux entreprises, le chef de l'Etat s'est contenté de déclarer que la charge fiscale serait répartie entre PME et grands groupes "de façon à mieux prélever sans nuire à la compétitivité".

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Un Haut Conseil des finances créé. Afin de garder un œil sur l'état des finances publiques, François Hollande a annoncé la création d'un Haut Conseil pour surveiller l'état des finances publiques, qui sera présidé par le Premier président de la Cour des comptes. Une double mission : assurer le suivi et l'application des règles budgétaires et "vérifier les hypothèses sur lesquelles les budgets sont construits." La mise en place de ce nouveau Haut conseil aux finances publiques figurera dans un projet de loi organique qui "fixera  les règles que la France décide de s'imposer en matière de discipline" budgétaire, a précise le chef de l'Etat. Il sera présenté au Parlement après la ratification du pacte européen de fin juin qui intègre déjà une "règle d'or budgétaire" pour les pays de la zone euro.