Hollande en héraut du syndicalisme

A Nevers, François Hollande a défendu sa vision de la valeur travail.
A Nevers, François Hollande a défendu sa vision de la valeur travail. © MAXPPP
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avec agences
Depuis Nevers, le candidat PS, offensif, s’en est pris au 1er mai version Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy l’avait accusé de vouloir "défiler derrière des drapeaux rouges", mais c’est à Nevers que François Hollande avait choisi de passer son 1er mai. Le candidat souhaitait rendre hommage à Pierre Bérégovoy, qui s’est suicidé il y a 19 ans jour pour jour, mais il ne s’est pas contenté d’évoquer la mémoire de l’ancien Premier ministre socialiste. François Hollande a également pris la défense du syndicalisme, pris à parti par Nicolas Sarkozy depuis quelques jours.

Alors que le président sortant a décidé d’organiser une grande réunion à Paris pour fêter le "vrai travail", expression qu’il a ensuite retirée pour lui préférer "vraie Fête du travail", le candidat PS a affirmé que la fête du Travail n’était pas une "bataille contre le syndicalisme". "Je veux rendre hommage, moi, à tous les syndicalistes de France, à celles et ceux qui humblement, modestement, défendent les travailleurs, ont le plus beau des mandats - souvent éviter aux plus faibles le licenciement, donner de la dignité à ces travailleuses, ces travailleurs", a-t-il déclaré dans un meeting en plein air devant le palais ducal de Nevers.  "Cette fête ne doit pas être dévoyée".

"Voilà que le candidat sortant découvre le 1er mai"

Puis François Hollande s’en est pris à son adversaire. "Je n'accepterai pas que le candidat sortant s'arroge la valeur travail. C'est celle que nous défendons, c'est notre bien commun", a-t-il déclaré. "Quand il y a cinq millions de chômeurs, quand le chômage a augmenté de plus d'un million, qui défend la valeur travail, et qui l'abîme ?", s’est-il interrogé. Puis le candidat socialiste a dénoncé les propos de Nicolas Sarkozy laissant entendre qu'une partie des syndicalistes seraient politisés. "Les syndicalistes mènent leur combat indépendamment de la politique", a-t-il déclaré.          

Le candidat socialiste s’est aussi servi de l’humour pour brocarder son rival de l’UMP : "Voilà que le candidat sortant découvre le 1er mai. Jusque-là, je ne savais pas ce qu'il faisait ce jour-là mais il ne nous livrait pas ses pensées profondes", a-t-il raillé. "Cette année, il s'y est invité, il en a bien le droit, nul ne va empêcher quiconque de tenir meeting". Puis, au sujet de la "vraie fête du travail", François Hollande s’est interrogé : "alors il y en aurait une fausse ? une autre ? "Mais il n'y a qu'une seule fête du travail, celle des travailleurs, et chacun est le bienvenu pour y participer !", a-t-il répondu.