"Halte aux contrebandiers nucléaires"

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Fabienne Cosnay , modifié à
Bernard Kouchner s'est également félicité du changement d'attitude de la Chine face à l'Iran.

"Ce Sommet est un succès pour les 47 Etats. On s’est réunis pour s’interroger et se prémunir contre la menace du terrorisme nucléaire. Nous avions un peu trop oublié que la dissémination des matières fissiles à travers le monde pouvait entraîner des risques si un groupe terroriste s’en emparait", a expliqué le ministre des Affaires étrangères, dans une interview enregistrée sur Europe 1 depuis Washington où il assistait au sommet sur la prévention du terrorisme nucléaire.

Sanctionner les chefs d'Etat

Le communiqué final du sommet sur la sécurité nucléaire de Washington ne comprend toutefois pas la proposition française consistant à sanctionner les chefs d’Etat complices de prolifération nucléaire. Une proposition "très forte" explicitée par Bernard Kouchner mercredi matin sur Europe 1 : en cas de prolifération, les chefs d’Etat et de gouvernement pourraient être accusés et jugés par un tribunal international ad hoc.

"Il faut se débarrasser des contrebandiers nucléaires" a martelé Bernard Kouchner. Et de citer l’exemple de l’Ukraine qui s’est engagée à se débarrasser de tout stock d’uranium enrichi d’ici le prochain sommet en 2012. Ou encore de l’accord américano-russe portant sur l’élimination des stocks de plutonium en excès.

Politique de dissuasion de la France

Interrogé sur les stocks nucléaires français, le ministre des Affaires étrangères a confirmé que la France n’avait pas l’intention de réduire son arsenal nucléaire. "La France est en avance sur bien d’autres pays" dans le domaine de la dissuasion, a-t-il expliqué. "Il y a 22.000 têtes nucléaires dans le monde. La France en a moins de 300 et nous les avons déjà réduites de moitié" a t-il ajouté.

Au sujet de l’Iran, Bernard Kouchner s’est félicité de l’attitude de la Chine. Le pays est prêt à discuter sur le contenu des sanctions contre l’Iran, ce que jusque-là, il refusait de faire" a indiqué le ministre des Affaires étrangères. "Dans les jours qui viennent, les discussions au Conseil de sécurité devraient démarrer" a t-il conclu, espérant un accord" avant la fin du mois".