François Hollande a mal vécu son 14 juillet

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avec Antonin André , modifié à
ZOOM - Sifflets, regards hostiles, le président "a mal vécu la défiance à son égard".

François Hollande ne gardera pas ce 14 juillet comme le meilleur souvenir de son quinquennat. Le président de la République a vécu un dimanche crispant qui le laisse un peu amer. Le défilé et l'entretien télévisé qui s'en est suivi n'ont pas eu l'impact escompté.

Sifflé pendant le défilé. Et cela a commencé dès le traditionnel défilé sur les Champs-Elysées. Un membre du gouvernement qui s'est mêlé à la foule reconnaît avoir été frappé "par les regards hostiles des passants". "Même si le public attiré par le défilé n'est pas l'électorat traditionnel de la gauche, même s'il y avait quelques activistes mariage pour tous", analyse un ministre, "on a bien mesuré le degré d'impopularité très fort  à notre égard".

Autre image symbole de ce rendez-vous raté avec les Français : arrivé pour saluer la tribune des militaires blessés à la fin du défilé, François Hollande tourne rapidement les talons, refroidi par les sifflets qui reprennent. Le contact avec les Français sera pour plus tard. Un ministre affirme que le président "a mal vécu" la défiance à son égard un jour de fête nationale. "Il était visiblement tendu", a ajouté ce proche du président.

Audiences télé en berne. L'interview qui a suivi le défilé n'a pas non plus donné pleine satisfaction au chef de l'Etat. Alors qu'il avait été regardé par plus de 9 millions de téléspectateurs l'année passée, son entretien a cette fois été vu par 6,7 millions de téléspectateurs seulement, soit près d'un tiers d'audience en moins. "Il faisait un temps à barbecue, pas à rester devant sa télé", défend un conseiller de François Hollande, qui ajoute : "l’an dernier dans la foulée de l’élection, l’attente était naturellement plus forte pour le premier 14 juillet du quinquennat". Un poids lourd du gouvernement estime que le président doit "désormais moins parler tout en gardant la tonalité optimiste du message de dimanche". A l'Elysée, on souligne que l'important, "c'est la posture présidentielle, les messages de confiance et la vision à long terme".

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