Fin de la gratuité des classes préparatoires

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avec AFP , modifié à

Les députés ont adopté jeudi le principe de payer des droits d'inscription en classe préparatoire et ont créé un droit d'accès à ces classes pour les meilleurs bacheliers, dans le cadre du projet de loi sur la recherche et l'enseignement supérieur. La gratuité de l'enseignement dans les lycées publics ne bénéficiera donc plus aux élèves des classes préparatoires aux grandes écoles, selon un amendement PS voté contre l'avis du gouvernement.

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso a donné un avis défavorable, craignant qu'il contrevienne au "principe constitutionnel de gratuité". L'origine sociale des élèves en classe préparatoire est "particulièrement favorisée" : 50% d'étudiants dont les parents sont cadres supérieurs alors qu'ils représentent 30,3% des étudiants de l'ensemble des formations de l'enseignement supérieur, selon le député PS Vincent Feltesse rapporteur du projet de loi et auteur de cet amendement.

Un autre amendement PS, signé de Jérôme Guedj et de Vincent Feltesse, a créé un droit d'accès aux formations sélectives, dont les classes prépa, pour les meilleurs bacheliers de France. Jérôme Guedj a défendu cet amendement qui a pour but de lutter "contre les ségrégations notamment spatiales". Il a rappelé que Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault et François Hollande avait déposé un texte en ce sens en 2005. "Le recteur d'académie réserve dans ces formations un contingent minimal de places au bénéfice de ces bacheliers et prévoit des critères appropriés de vérification de leurs aptitudes", selon cet amendement. "Il y a une espèce d'autocensure sociale naturelle, avec des élèves qui ne vont pas dans les filières sélectives", a aussi défendu Vincent Feltesse. Ils ont reçu le soutien du gouvernement. "Vous ne réglez pas la question que vous prétendez régler (...) Cela mérite mieux qu'un amendement à minuit", a lancé Patrick Hetzel (UMP). Dans les lycées défavorisés, "les têtes de classe" sont issues de catégories socio-professionnelles élevées", a-t-il argumenté.