Fillon : "pas grand-chose à perdre"

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- Le Premier ministre s'est dit confiant à l'approche des régionales mercredi sur Europe 1.

Régionales. A l’approche du scrutin, François Fillon s’investit dans la campagne. Malgré l’assurance de la gauche, qui espère faire le grand Chelem, le Premier ministre, interrogé mercredi en exclusivité sur Europe 1, se veut confiant. "Madame Aubry devrait se méfier des scénarios écrits à l’avance et faire preuve de plus de modestie", a-t-il déclaré. "Nous n’avons pas grand-chose à perdre dans ces élections régionales. Les électeurs peuvent réserver des surprises à madame Aubry", a espéré le Premier ministre au cours d'une interview commentée en direct sur Twitter.

Pour l’heure, François Fillon veut retenir l’union de son camp. "Nous sommes rassemblés, contrairement à la gauche", a-t-il poursuivi. "Il n’y aura donc pas de marchandages entre les deux tours, au cours desquels on oublie les projets pour faire des places." Quant à un résultat négatif, le Premier ministre n’élude pas. "Le résultat des élections chacun doit en prendre compte, et je prends ma part de risque en assumant la direction de la campagne."

L’affaire Frêche. Le premier ministre est également revenu sur l’affaire Georges Frêche. "Il a fallu trois dérapages de Georges Frêche pour que le Parti socialiste se résolve à l’exclure. Mais je ne peux que me féliciter de cette décision. On doit tous être très vigilants sur déclarations des responsables, même quand ce sont des maladresses. Il ya des déclarations qui, quand elles viennent de responsables publics, contribuent à faire sauter les digues que les républicains depuis des générations ont construites contre le racisme et l’antisémitisme.

Regardez l'intégralité de l'interview exclusive de François Fillon sur Europe 1 :

Nationalité. Par ailleurs, François Fillon a également indiqué qu’il signerait le décret d’Eric Besson refusant la nationalité française à un homme forçant sa femme à porter la burqa. "Je vais le signer, d’ailleurs le conseil d’Etat a donné un avis favorable", a assuré le Premier ministre. "Il s’agit en l’occurrence d’un religieux radical. Il impose la burqa, il impose la séparation des hommes et des femmes dans son propre foyer et il refuse de serrer la main aux femmes. Si ce monsieur ne veut pas changer, il ne mérite pas la nationalité française."

Plus largement, sur l’identité nationale, François Fillon a loué un débat "parfaitement nécessaire". Le premier ministre a indiqué qu’un séminaire du gouvernement aurait lieu sur le sujet lundi prochain à 15 heures. "Nous allons examiner l’ensemble des propositions qui ont été faites tout au long de ce débat et sélectionner celles qui méritent d’être mises en œuvre."

"Villepin a sa place dans la majorité"

Clearstream. Pour la première fois depuis le jugement dans l’affaire Clearstream, François Fillon s’est exprimé sur le sujet."Je suis effaré de ce que j’entends depuis plusieurs jours, du roman qu’on est en train d’écrire, et qui aboutit à transformer le président de la République qui est victime dans cette affaire, quasiment en un coupable."

L’hôte de Matignon a répété ce que la ministre de la Justice avait affirmé dimanche sur Europe 1, à savoir que la décision de faire appel de la relaxe de Dominique de Villepin n’était pas venue de l’Elysée. "L’appel était automatique, obligatoire. Ce qui aurait été anormal, c’est qu’il n’y eut pas d’appel", a-t-il déclaré. "Il y a une zone d’ombre terrible, il n’ya pas de mobile dans cette affaire. Il faut que la justice fasse son travail, et qu’on sache pourquoi messiers Gergorin et Lahoud ont mené cette manipulation. On ne peut pas en rester là.

Dominique de Villepin. Alors que son prédécesseur semble de plus en plus affirmer ses ambitions politiques pour l’avenir, François Fillon lui a tendu la main. "C’est à lui de dire s’il est dans la majorité ou pas. Ma conviction, c’est que, nonobstant ses affaires judiciaires, il a toute sa place dans la majorité, mais parmi beaucoup d’autres. Tous ceux qui veulent participer au redressement de la France sont le bienvenu.

Diminuer le nombre de garde à vue. "Je suischoqué du nombre de gardes à vue dans notre pays, choqué de la manière dont elles sont utilisées comme des moyens de pression pour obtenir des aveux alors que ce n’est pas son but", a lancé sans détour François Fillon. "C’est pour cela que nous avons engagé une réforme de la justice, qui va être bientôt soumise au conseil des ministres. On ne doit pas l’utiliser à tout-va, comme par exemple pour les infractions au code de la route."

"Proglio va payer beaucoup d'impôts"

Taxer les retraites-chapeaux. La polémique sur les rémunérations d’Henri Proglio n’en finit plus. Le nouveau président d’EDF est pointé du doigt cette fois parce qu’il va percevoir une très importante retraite-chapeau de la part de Veolia, en même temps que son salaire à la tête de l’entreprise publique. "Il y a une législation dans notre pays, il y a des droit. Les retraites-chapeau existent depuis très longtemps dans notre pays. Tout ce que je sais, c’est qu’Henri Proglio va payer beaucoup d’impôts, car le gouvernement sue je dirige a décidé de taxer lourdement les retraites chapeau."

Fonctionnaires. Les syndicats ont récemment dénoncé un projet de loi visant à autoriser l’administration à licencier un fonctionnaire dont le poste est supprimé s’il refuse trois propositions. "Franchement, cette polémique est grotesque", a lancé François Fillon. "Aujourd’hui, l’Etat peut licencier un fonctionnaire qui refuse un poste. Dans le texte qui est en préparation, l’Etat aura l’obligation de proposer trois postes à un fonctionnaire dont le poste est supprimé. Ces trois postes devront correspondre à son grade, à son projet professionnel, et devront tenir compte de sa situation familiale et de son lieu de domicile. Les fonctionnaires auront donc plus de garanties qu’ils n’en avaient dans la législation précédente."

Déficit. François Fillon a répété l’objectif du gouvernement : ramener le déficit à moins de 3% du PIB en 2013, et parvenir à l’équilibre à l’horizon 2020. Pour atteindre ces objectifs, l’austérité guetterait-elle ? "On va ralentir l’augmentation des dépenses publiques Il ne s’agit pas d’une politique d’austérité", a rectifié François Fillon, qui a résumé la future politique économique du gouvernement d’une formule : "une gestion sérieuse de retour à l’équilibre."

Sondages. Alors que Nicolas Sarkozy bat en ce moment ses records d’impopularité, la côte de François Fillon se maintient à un haut niveau. "J’attache très peu d’importance à ces sondages, qui font la Une quand ils sont très mauvais, qui font trois lignes dans le bas de la page quand ils sont bons, a assuré François Fillon. "Je ne les regarde pas et avec le président de la République, ce n’est pas un sujet de conversation."