Européennes : dans l’Est, les ouvriers voteront FN

La liste FN menée par Florian Philippot dans le Grand Est recueillerait 55% du vote ouvrier.
La liste FN menée par Florian Philippot dans le Grand Est recueillerait 55% du vote ouvrier. © MAXPPP
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Rémi Duchemin, avec Aurélie Herbemont et Frédéric Michel , modifié à
MARTIN POUR RIEN - Selon un sondage Ifop pour Europe 1, 55% d’entre eux choisiraient le FN. La greffe Edouard Martin n’a pas prise pour le PS.

En nommant Edouard Martin tête de liste aux européennes dans la région Grand Est, le Parti socialiste espérait bien ramener à lui les ouvriers égarés. Le pari semble perdu pour le PS et pour l’ancien syndicaliste emblématique de Florange. Car selon un sondage Ifop pour Europe 1, Le Figaro et LCI, non seulement la liste FN, menée par Florian Philippot, arriverait en tête dans cette circonscription avec 26% des voix, contre 24% à l’UMP, et seulement 15,5% au PS, mais elle capterait en outre la majorité du vote ouvrier.

Edouard Martin

55% des ouvriers pour le FN, 13% pour le PS. Selon les résultats détaillés de l’étude, 55% des ouvriers choisiraient le Front national, contre seulement 13% pour le PS. Du coup, l’UMP, menée par Nadine Morano, n’est pas loin, avec 98% d’intentions de vote chez les ouvriers. "Clairement, dans cette région Grand Est, le parti des ouvriers, majoritairement, et c’est peut-être une des premières fois, c’est le Front national", confirme Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. "15,5% pour Edouard Martin, c’est très faible. Clairement, il n’y a pas d’effet Edouard Martin, parce que le score d’intentions de vote est en deçà du score national mesuré par l’Ifop du Parti socialiste (18,5-19%)."

"Il a trahi les ouvriers, les travailleurs". Du coup, le Front national a beau jeu de s’en prendre à l’ancien leader syndical du site de Florange. "Je pense qu’Edouard Martin est la démonstration de la trahison des ouvriers", a martelé Marine Le Pen mardi en marge d’une conférence de presse. "Car il va défendre la politique d’austérité de Manuel Valls. Il va défendre l’augmentation des impôts, il va défendre la mise en concurrence déloyale des ouvriers français avec les ouvriers à bas coûts des pays d’Europe de l’Est. Il va défendre la délocalisation qui est la conséquence de la politique menée par le Parti socialiste et par l’UMP. Je pense que c’est un des syndicalistes de plus qui auront définitivement trahi les ouvriers, les travailleurs", a-t-elle insisté.

Paroles d’ouvriers. Au micro d’Europe 1, certains ouvriers confirment ce désamour. Et les raisons d’en vouloir à Edouard Martin semblent nombreuses. Le parachutage d’abord, au détriment de Catherine Trautmann, tête de liste en 2009. "Elle, on l’a depuis des années en Alsace. L’autre personne, on ne la connaît pas du tout. Qu’elle s’impose comme ça, en numéro un j’accepte pas", explique un homme, interrogé par Europe 1. "Il est connu où, Edouard Martin ? A Hayange ou à Gandrange, c’est tout", abonde un autre.

La trahison, ensuite. "L’inquiétude qu’il a eu par rapport aux socialistes, en les attaquant quand il état syndicaliste à Florange et puis maintenant changer d’avis, ça ne me convient absolument pas", explique un ouvrier. "Il a lâché les ouvriers pour aller dans la politique. Surtout les gens du cru. Il les a soutenus, après il les a lâchés pour aller avec les autres, qui les ont lâché précédemment, donc…", insiste un autre.

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