Et si Collomb perdait le Grand Lyon ?

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DÉCRYPTAGE - Le maire de Lyon va devoir convaincre les centristes de le soutenir. Sinon…

L’INFO. Une victoire à la Pyrrhus ? Certes, Gérard Collomb a été réélu sans trop de difficultés pour un troisième mandat à la tête de Lyon. Mais le baron socialiste a de l’appétit et ne compte pas s’arrêter là. Mercredi, il va donc tout faire pour conserver également la présidence du Grand Lyon, dont il a été l’artisan et qui accédera au statut de métropole en janvier 2015. Sauf que la vague bleue qui a touché la France lors des municipales a également touché l’agglomération lyonnaise, et Gérard Collomb n’est plus sûr de rien.

Pourquoi est-il en danger ? Outre Lyon, le Parti socialiste pouvait aussi se féliciter d’avoir conservé la deuxième ville du département, Villeurbanne. Mais cela pourrait être insuffisant. Plusieurs autres de ses fiefs sont en effet tombés dans l’escarcelle de l’UMP. C’est notamment le cas de Saint-Priest, Francheville, Décines, Mions, Chassieu ou encore Saint-Fons. La gauche a désormais perdu la majorité absolue qu'elle détenait dans la précédente assemblée et l'UMP, qui a désigné le sénateur-maire d'Oullins François-Noël Buffet comme candidat - comme en 2001 et 2008 - se prend à croire en une victoire. Michel Havard, député UMP et candidat vaincu aux dernières municipales, a même assuré que "les électeurs du Grand Lyon ont dit qu’ils voulaient une métropole dirigée par une alliance UMP, UDI et centristes".

"Nous allons nous rassembler pour gagner la métropole", lui a répondu Gérard Collomb, qui sait qu’il va devoir jouer les stratèges pour prendre la tête du futur Grand Lyon. Avec ses 58 communes, ses 1,35 million d'habitants et son budget de deux milliards d'euros, cette nouvelle structure reprendra sur son territoire les prérogatives du conseil général du Rhône. Et c’est du côté des centristes qu’il va falloir regarder. Des centristes qui, depuis, deux ans, travaillent main dans la main avec le maire socialiste de la capitale des Gaules. Changeront-ils leur fusil d’épaule ? De la réponse à cette question dépend l’identité du futur vainqueur. François-Noël Buffet le sait et met tout en œuvre pour les attirer dans son giron. Les 156 conseillers communautaires que compte le Grand Lyon trancheront dans les urnes, mercredi après-midi.

Nathalie Kosciusko-Morizet

Le PS pourrait aussi perdre le Grand Paris. Porté sur les fonts baptismaux par la gauche, le Grand Paris, qui doit voir le jour le 1er janvier 2016, pourrait, comme le Grand Lyon, finalement tomber dans l’escarcelle de l’UMP. Le revers cinglant subi par le PS en Seine-Saint-Denis a en effet changé la donne puisque 21 villes du département sont désormais dirigées par la droite, contre 19 par des maires de gauche. L'UMP et l'UDI devraient donc disposer d'une large majorité dans le futur conseil métropolitain représentant les 124 communes de Paris, des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis. Reste à savoir qui pourrait prendre la tête de ce mastodonte de 6, 5 millions d'habitants. Les noms de Patrick Ollier, maire de Rueil-Malmaison, et d'André Santini, élu depuis trente-quatre ans à Issy-les-Moulineaux, sont cités. Et ­Nathalie Kosciusko-­Morizet pourrait également se lancer et s’offrir une revanche face à Anne Hidalgo.

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