Et si Chirac avait conseillé Hollande ...

© FRANCE 2 Gilles Gustine
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Fabienne Cosnay , modifié à
ON A VU -  "La Dernière Campagne" le croque en conseiller secret de Hollande contre Sarkozy.

L'anaphore "Moi président" ? La taxe à 75% ? Des idées soufflées par Jacques Chirac à François Hollande, lors de visites nocturnes à Solférino, revisité en manoir gothique de dessin animé. "La dernière campagne", fiction politique diffusée ce soir en prime time sur France 2, imagine l'ancien président prêt à tout pour empêcher Nicolas Sarkozy, qu'il surnomme "le nain", d'être réélu. Europe1.fr a vu et a aimé cette fable politique. Voici pourquoi.

Chirac s'ennuie dans sa vie. Cette dernière campagne présidentielle, Jacques Chirac veut que ce soit aussi la sienne. Condamné dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, surprotégé par Bernadette et Claude Chirac qui le tiennent à l'écart des médias, le fauve politique s'ennuie profondément.

... mais se dédouble la nuit. C'est dans son sommeil que le vieil homme fatigué revit. Dans ses rêves, Jacques Chirac s'imagine en conseiller occulte de François Hollande. L'ancien président lui rend des visites régulières, rue de Solférino, pour "coacher" ce protégé qu'il juge encore "un peu vert et beaucoup trop gentil". Il lui apprend à serrer des mains tout en regardant les gens dans les yeux, lui souffle l'idée de taxer les riches et lui demande, avant son duel télévisé contre Nicolas Sarkozy, quel président il voudrait être.

Un mélange fiction-réalité réussi. Plus qu'une simple fiction politique, ce téléfilm, très documenté, nous fait aussi revivre les temps forts de la dernière campagne présidentielle grâce aux images d'archives. Le mélange fiction-réalité aurait pu être complètement raté. Ce n'est pas le cas. On passe facilement des personnages aux vrais acteurs de la campagne, preuve que les interprétations de Patrick Braoudé (François Hollande) et Thierry Frémont (Nicolas Sarkozy) sont très réussies. Le premier campe un Hollande toujours calme, souriant, en proie aux doutes. Le second un Sarkozy dans la tension permanente, ne ménageant pas ses conseillers.
 
 

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Petites phrases assassines. Et parce qu'elles font partie intégrante de toute campagne présidentielle, les petites phrases, réellement prononcées ou pas, s'enchaînent. D'un François Hollande, qui, visitant son QG de campagne, demande à "ce qu'on vérifie bien le fonctionnement des toilettes pour ne pas avoir des reproches de Martine", en passant par les moqueries de Nicolas Sarkozy à l'égard de son rival François Hollande qualifié tour à tour de "caramel mou", de "ramasseur de champignons corrézien", ou encore d'"un nul entouré d'une armée de branquignols". On connaît la suite, réelle, celle-là : François Hollande gagnera la présidentielle avec 51,62% des voix. Pour le plus grand bonheur de Jacques Chirac dans la fiction. Devant les scènes de liesse au soir du 6 mai, le vieux lion confie à son épouse Bernadette. "C'était ma dernière campagne. Je suis bien content de l'avoir gagnée".

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