Emplois fictifs : un chèque et un accord

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Aurélie Frex (avec REUTERS) , modifié à
La mairie de Paris a confirmé un accord avec l'UMP sur les emplois fictifs de l'ère Chirac.

La mairie de Paris a affirmé mercredi qu'un accord était en cours d'élaboration dans le cadre du futur procès de Jacques Chirac pour des emplois fictifs présumés, lorsqu'il était maire de la capitale. Une information qui confirme les affirmations du Canard enchaîné sorti mercredi. Selon l'hebdomadaire, un accord aurait été conclu entre la mairie, l’UMP et Jacques Chirac. Une entente qui permettrait à la mairie de se faire rembourser la facture des emplois fictifs si, en échange, elle accepte de ne plus être partie civile au procès de Jacques Chirac.

La ville pourrait alors obtenir 2,2 millions d’euros, remboursés par l’UMP et par l’ancien président de la République. "Ce protocole existe et nous confirmons les sommes évoquées dans la presse", a déclaré une porte-parole de la Ville. Le service de presse de Bertrand Delanoë a toutefois précisé que le projet d'accord ne pourrait pas être finalisé sans l'accord du conseil de Paris, qui procédera à un vote les 27 et 28 septembre ou à la mi-octobre.

La mairie dément l'existence de "négociations" avec l'UMP, car la somme correspond à "l'intégralité des salaires, intérêts et frais d'avocats". "A partir du moment où nous signons un protocole d'accord qui nous indemnise pour le préjudice subi, nous n'avons plus de raison d'être partie civile", a précisé la communication de la ville.

De son côté, Dominqiue Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, a certifié ne pas avoir connaissance de contacts entre son parti et la mairie de Paris à ce sujet.

Une proposition de Nicolas Sarkozy ?

Selon le Canard enchaîné, le parti devrait débourser 1,65 million d’euros, correspondant aux trois quarts de la facture. Le reste, 550.000 euros, devrait être versé par Jacques Chirac. C'est Nicolas Sarkozy lui-même qui aurait proposé à l’ancien président l’aide de l’UMP au mois de juillet, lors d’un déjeuner - très commenté - dans le restaurant parisien Tong Yen.

L’ex locataire de l’Elysée est poursuivi pour "détournements de fonds publics" et "abus de confiance" concernant 21 emplois présumés fictifs, lorsqu’il était maire de Paris, de 1977 à 1995. Au cours de son procès, qui devrait avoir lieu durant les prochains mois, l'ancien président de la République se retrouverait sans adversaire. Sans accusation, puisque le parquet a annoncé qu’il demanderait sa relaxe, il pourrait alors être tiré d’affaire plus tôt et plus facilement que prévu.

Toujours selon le Canard enchainé, son entourage serait partagé sur cet accord, car "il serait interprété comme un aveu de culpabilité".