Education : les chantiers de Sarkozy

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
Métier de prof, budget, rôle du collège : ses vœux ont pris des airs de programme de campagne.

Lancé dans sa tournée de vœux présidentiels, Nicolas Sarkozy était jeudi au parc Futuroscope, dans la Vienne, pour une étape consacrée à l’Education nationale. Le chef de l'Etat a dressé le bilan des réformes entreprises, mais aussi présenté aux enseignants ses nouvelles priorités. Un exposé en partie destiné à répondre au candidat socialiste François Hollande, la campagne a (presque) déjà commencé. Europe1.fr liste les propositions avancées.

Réformer à budget constant. C’est le leitmotiv de Nicolas Sarkozy et la crise permet de le marteler : "dans la situation financière qui est la nôtre, nous devons et nous pouvons, dans l'Education nationale comme dans les autres services de l'Etat, faire mieux avec les mêmes moyens et ce n'est pas impossible", a-t-il déclaré.

"En matière scolaire - toutes les études le prouvent - la question n'est pas celle des moyens, qui ont augmenté de 80% ces trente dernières années, la question c'est d'oser le changement", a ajouté Nicolas Sarkozy.

Redéfinir le métier d’enseignant. Aux yeux de Nicolas Sarkozy, le changement passe par une réforme du métier d'enseignant, dont la mission repose sur des textes remontant aux années 1950. Le président veut revoir ce texte et demande aux "professeurs d'accepter de nouvelles manières de travailler, d'être plus présents dans les établissements". En échange, il promet de meilleurs salaires, mais sous certaines conditions.

Des hausses salariales plutôt que des créations de postes. Pour répondre au malaise enseignant, le président de la République a enfin dégagé deux pistes de réflexion : ce sera soit des embauches, soit de meilleurs salaires. Pour Nicolas Sarkozy, "l'orientation est claire", il opte pour "la revalorisation de la condition enseignante".

Une manière à peine voilée de répondre à François Hollande, qui propose de créer 60.000 postes sur cinq ans. "Imaginer la recréation de postes dans l'Education nationale, c'est irresponsable", a tâclé le chef d’Etat.

Le collège, prochain chantier. Et Nicolas Sarkozy d’évoquer un autre dossier de taille, et vieux serpent de mer, qui ne pourra être engagé qu’après l’élection présidentielle : la réforme du collège, accusé de ne "pas prendre correctement la diversité des élèves".

L’objectif est de recentrer les classes de 5e et 6e sur les enseignements fondamentaux, pour que le passage en 4e et 3e soit d’avantage consacré au parcours de l’élève, avec une renforcement des passerelles avec l'enseignement professionnel puis la formation en alternance.