Du "flegme" face au front anti-Hollande

Pour François Hollande, le front présumé des dirigeants conservateurs européens peut aussi être une bonne nouvelle.
Pour François Hollande, le front présumé des dirigeants conservateurs européens peut aussi être une bonne nouvelle. © REUTERS
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Le candidat PS dit sa sérénité face à l’hostilité présumée des dirigeants conservateurs européens.

De l’hostilité des Angela Merkel, Mario Monti, Mariano Rajoy et autre David Cameron, François Hollande n’en a cure. C’est du moins cette posture qu’a adoptée le candidat socialiste face au front qu'auraient constitué face à lui les chefs de gouvernement allemand, italien, espagnol et britannique, selon Der Spiegel. Les quatre dirigeants conservateurs européens, affirme le magazine allemand, ont décidé ensemble de ne pas recevoir le rival de Nicolas Sarkozy en raison de son intention de renégocier le pacte budgétaire européen s'il était élu.

Une attitude de "militant politique"

Pas grave, répond François Hollande. "Elle ne m'impressionne pas, cette information", a-t-il juré dimanche soir sur France 3. "C'est le peuple français qui va décider de son avenir. Ce ne sont pas des dirigeants européens, que je respecte par ailleurs, qui doivent peser sur la décision du peuple français".

François Hollande a demandé à être reçu par Angela Merkel, avait confirmé le 7 février son conseiller spécial, Jean-Marc Ayrault. Et il s'est rendu depuis décembre à Berlin, Rome et Londres, sans rencontrer les chefs de gouvernement. Le député européen PS Vincent Peillon a estimé que la réaction des dirigeants européens n'était "pas une attitude de chef d'Etat ou de gouvernement" mais de "militant politique".

Du côté des proches de François Hollande, c’est surtout Angela Merkel, qui a pourtant démenti l’information, qui est l’objet de critiques. Cette "pression conservatrice inédite dans l'histoire de l'Europe" rompt avec la tradition qui veut "que le chancelier, ou la chancelière, ou le président français quand c'était le cas inverse, reçoive les principaux candidats des deux camps", a déploré Pierre Moscovici, directeur de la campagne du candidat PS. Avant la présidentielle de 2007, Angela Merkel avait ainsi reçu Nicolas Sarkozy puis Ségolène Royal.

Un boycott qui n’est pas pour lui déplaire

Mais dans l’entourage du candidat socialiste, on glisse aussi, selon les informations du Buzz politique d’Europe 1, que cette affaire de boycott n’est pas pour lui déplaire. Car elle colle à Nicolas Sarkozy l'étiquette de candidat des conservateurs. François Hollande préfère dire lui qu’il se prépare "avec flegme" à recevoir, le 17 mars à Paris, tous les leaders des partis socialistes européens.

François Hollande savoure aussi déjà son voyage le week-end prochain, en Pologne. Il sera en effet reçu par le Premier ministre polonais, le libéral Donald Tusk. Et il aura l'occasion de répliquer directement dans Der Spiegel lundi prochain. Le candidat PS reçoit en effet des journalistes du magazine allemand mardi.