Des bulletins Sarkozy faits au stylo

Une cinquantaine de bulletins Sarkozy ont été manuscrits selon le maire
Une cinquantaine de bulletins Sarkozy ont été manuscrits selon le maire © MAXPPP
  • Copié
Assiya Hamza , modifié à
Le maire d'Etréchy a dû les confectionner pour combler une pénurie. Une électrice porte plainte.

Des bulletins de vote de fabrication artisanale. Une habitante d’Etréchy, dans l’Essonne, a porté plainte mardi contre la mairie de sa commune après avoir découvert des bulletins écrits à la main lors du premier tour de l’élection présidentielle, raconte Le Parisien. Cette citoyenne a également alerté le Conseil constitutionnel, le ministère de l’Intérieur et la préfecture de l’Essonne.

"Il y avait dix piles de bulletins, pour les dix candidats. Mais dans celle de Sarkozy, tous les bulletins étaient manuscrits. Le maire m’a dit que c’est lui qui les avait écrits", précise au journal l'électrice, venue voter vers 19 heures dimanche.

Le maire d’Etrechy, Julien Bourgeois, ne nie pas les faits. Au contraire. L’élu explique être "tombé en panne de bulletins" pour le président sortant une heure plus tôt.  Pour ne pas pénaliser les électeurs , Julien Bourgeois a donc confectionné à l’aide de simples feuilles blanche et d’un stylo, une cinquantaine de bulletins pour Nicolas Sarkozy et quelques uns pour Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche.

L'électeur avant tout

"C’est tout à fait légal. Ce qui compte, c’est que la volonté de l’électeur puisse s’exprimer", se justifie l’édile dans les colonnes du Parisien. Me Thibaut Adeline-Delvolvé, spécialiste du droit électoral, explique qu'il s’appuie ainsi sur l ’article R52 du Code électoral. "Il dit qu’en cas de difficultés, le bureau de vote doit faire le nécessaire. Le pire, pour le code, est de ne pas fournir le moyen pour les électeurs de voter dans des conditions optimales", affirme Me Thibaut Adeline-Delvolvé.

La préfecture condamne

Un avis que ne partage pas la préfecture de l’Essonne. L’administration estime que les bulletins "auraient dû être déclarés nuls" et que, malgré l’urgence, le maire aurait dû se fournir auprès d’un autre bureau de vote ou contacter la préfecture directement.

La décision appartient désormais au Conseil constitutionnel.